Des locaux de quatre syndicats ont été perquisitionnés mercredi dans le cadre de l'affaire UIMM
Les sièges parisiens des fédérations de la métallurgie de FO, de la CFDT, de la CGC et de la CFTC étaient visés par la brigade financière et le juge chargé du dossier.
Les enquêteurs cherchent à connaître la destination de 16,5 millions d'euros retirés en liquide entre 2000 et 2007 des caisses de l'UIMM.
Ouverte fin 2007, l'enquête du juge Le Loire vise à connaître la destination de 16,5 millions d'euros retirés en liquide entre 2000 et 2007 de l'Epim sous l'autorité de l'ancien président et directeur général de l'UIMM, Denis Gautier-Sauvagnac (DGS).
Ce dernier a été mis en examen le 15 janvier 2008 pour abus de confiance, recel d'abus de confiance et travail dissimulé. Une quinzaine de personnes est mise en examen dans le dossier.
S'ils n'excluent pas qu'une partie ait pu servir à des financements politiques occultes, les enquêteurs privilégient la piste d'un financement de syndicats, nié par ces derniers.
Le président du syndicat CFE-CGC et ancien patron de sa branche métallurgie, Bernard Van Craeynest, a dit être "tout à fait serein" et ne pas avoir "d'inquiétudes particulières".
"D'une certaine manière, on s'en réjouit. Cela permet que l'enquête continue et de montrer que nous n'avons rien à nous reprocher", a déclaré le secrétaire général des métallos CFDT (FGMM-CFDT), Dominique Gillier.
Les enquêteurs veulent notamment déterminer si ces fonds proviennent d'une caisse de secours mutuel de l'UIMM, l'Epim. Sa vocation était de soutenir les entreprises adhérentes ayant subi des préjudices lors de conflits sociaux. La question est de savoir si des fonds de l'Epim versés à des syndicats correspondent à son objet social ou sont susceptibles de constituer un abus de confiance, a-t-on dit de source proche de l'enquête.
Les policiers ont ainsi retrouvé la trace de quelques dizaines de milliers d'euros versés par l'UIMM à trois des quatre syndicats visés par les perquisitions, et de quelques centaines de milliers d'euros versés à la CFTC, selon cette source. En octobre 2008, la CFTC avait reconnu avoir reçu en septembre 2003 un chèque de 69.000 euros de l'UIMM, destiné selon Jacques Voisin, à financer des "opérations sur le dialogue social", dont les universités d'été de 2002 et 2003. Au siège de la CFDT, les policiers ont cherché mercredi à "vérifier l'origine et la destination de cinq chèques pour les années 2002 à 2006" qui correspondent à des remboursements, "parfaitement légitimes et transparents", de "frais de réunions paritaires, pour un montant annuel se situant entre 3.540,81 euros et 4.617,77 euros", selon la FGMM-CFDT. A FO Métaux où le bureau du trésorier et du comptable ont été perquisitionnés, un secrétaire fédéral, Hervé Périer, a affirmé: "On ne reçoit pas d'argent et n'en donne pas non plus".
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