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Des militants basques sont parvenus à interrompre une opération policière, visant à l'arrestation d'Aurore Martin

Mardi cette opération policière visait à l'arrestation de la militante basque française, promise à un transfert en Espagne en vertu d'un mandat d'arrêt européen.Le ministre de l'Intérieur Claude Guéant a réagi dans la foulée en précisant que ce mandat "sera mis en oeuvre" malgré l'interruption de l'arrestation.
Article rédigé par France2.fr avec AFP
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Aurore Martin (AFP - Gaizka Iroz)

Mardi cette opération policière visait à l'arrestation de la militante basque française, promise à un transfert en Espagne en vertu d'un mandat d'arrêt européen.

Le ministre de l'Intérieur Claude Guéant a réagi dans la foulée en précisant que ce mandat "sera mis en oeuvre" malgré l'interruption de l'arrestation.

La militante, récemment sortie de la clandestinité où elle se cachait pour échapper à son transfert, était l'objet en début d'après-midi d'une opération destinée à l'arrêter dans un appartement au centre-ville de Bayonne, a indiqué une porte-parole du Comité de défense des prisonniers basques Askatasuna, Anaïz Funosas, qui se trouvait sur les lieux au moment des faits.

Une quarantaine de militants, dont certains étaient déjà sur place et d'autres ont accouru après avoir été alertés, sont parvenus à empêcher l'arrestation en cours. Ils ont pu gagner un bistrot du petit Bayonne où ils se sont regroupés, en compagnie d'Aurore Martin, en présence de plusieurs journalistes.

Plusieurs cars de police se sont regroupés à proximité de ce bar après l'arrivée du groupe, a constaté une correspondante de l'AFP. Ils ont mis leurs casques, donnant l'impression de vouloir intervenir, puis les ont ôtés, alors que convergeaient sur place des personnes décidées à protéger Aurore Martin.

L'opération policière qui visait à l'interpeller a finalement été arrêtée au motif d'un "trouble à l'ordre public" a-t-on appris de source policière.

"J'étais dans l'appartement de ma soeur, j'ai refusé de me rendre alors ils ont défoncé la porte", a expliqué Aurore Martin, jointe par l'AFP, précisant que "six ou sept agents cagoulés" l'avaient transportée "par les mains et les pieds" pour la descendre de l'appartement situé au troisième étage. C'est au rez-de-chaussée qu'une empoignade "assez violente" s'est produite entre la police et les personnes accourues au secours de la militante, les policiers ayant décidé de "lâcher prise pour aller chercher du renfort", selon les termes d'Aurore Martin.

Aurore Martin, 32 ans, faisait l'objet d'un mandat d'arrêt européen émis le 13 octobre 2010 par un magistrat de Madrid pour des "faits de participation à une organisation terroriste, et terrorisme", commis en France et en Espagne de 2005 à 2008.

"Bien sûr que j'ai peur de l'impact répressif de l'Espagne, où je vais être jugée par un tribunal d'exception", avait-elle déclaré à l'AFP lors d'un meeting public à Biarritz samedi 18 juin. "Mais à la fois, je suis surexcitée, j'ai envie de parler aux gens, de revenir à la vie publique".

Aurore Martin avait annoncé le 21 décembre qu'elle entrait en clandestinité, après l'acceptation par la justice française de son transfert en Espagne. Mais le 3 juin, elle a annoncé sa décision de sortir de cette clandestinité et de "recommencer une vie publique normale".

Elle est revenue samedi pour participer comme spectatrice à cette journée contre le mandat d'arrêt européen et pour les droits civils et politiques.

La jeune femme, qui bénéficie dans cette affaire de nombreux soutiens dans le monde politique et associatif, avait été candidate, pendant sa clandestinité, aux élections cantonales sur la liste de la coalition de la gauche abertzale (patriote, en langue basque) EH Bai, comme suppléante pour le canton de Tardets, dans la province basque de la Soule.

Lire aussi: (juin 2011) (décembre 2010)

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