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Des passagers du "Costa Allegra" témoignent : "C'était chacun pour soi"

Quarante-trois passagers du "Costa Allegra" sont arrivés vendredi matin à Roissy. Ils racontent les trois jours qu'ils ont passé sur le paquebot privé d'électricité et d'hygiène.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Temps de lecture : 3min
Des passagers du "Costa Allegra" arrivent à l'aéroport de Rome (Italie), le 2 mars 2012. Les passagers français ont débarqué à Roissy le même jour. (TIZIANA FABI / AFP)

Eprouvés mais soulagés. Quarante-trois passagers du Costa Allegra sont arrivés vendredi 2 mars à Roissy au terme d'une aventure de trois jours sur un paquebot privé d'électricité et d'hygiène après un incendie en plein océan Indien.

"Le moral était bas"

Fatigués mais soulagés d'être rentrés, les voyageurs ont décrit le manque d'hygiène et les "tensions" entre voyageurs sur le bateau durant ces trois jours. "Les gens commençaient à se battre pour une chaise, c'était chacun pour soi. Des clans se sont formés", a raconté un passager, Bernard Poirier. "Le moral était bas", a-t-il ajouté, visiblement ému. Danielle, 71 ans, en était à sa "cinquième croisière". Après cette aventure au goût amer, elle espère "négocier plus d'argent que ce qu'ils ont proposé". Elle ne souhaite pas donner son nom et ne veut pas "aller au procès". "Il faut rester raisonnable", souligne-t-elle, avouant que son projet de "tour du monde en croisière en a pris un coup".

Arrivée en France de passagers du Costa Allegra ( Maxime Cuny et Mathieu Régnier - France 2)

Certains, après avoir décrit des conditions "difficiles" à bord, se sont dits toutefois "satisfaits" des employés de Costa Croisières, comme Brigitte Laurin, de Nice : elle "n'en veut pas du tout à Costa" et "les félicite pour leur accueil". "On a eu une haie d'honneur en arrivant aux Seychelles, j'avais envie de tous les embrasser". Georges et Eliane Vidaillac, qui ont la bonne surprise de voir que leur nièce est venue les attendre à leur descente d'avion, estiment aussi que "l'équipage a été à la hauteur". "Ils ont fait ce qu'ils ont pu", explique Eliane Vidaillac, qui avoue qu'"au niveau hygiène, ce n'était pas agréable".

La moitié des passagers reste aux Seychelles

Le paquebot a dérivé pendant une journée après l'incendie survenu lundi, avec 1 049 personnes à bord, dont 130 Français. A partir de mardi, il a été remorqué par un thonier français jusqu'au port de Victoria, dans des conditions de plus en plus difficiles pour les passagers, dont de nombreuses personnes âgées, venues essentiellement d'Italie, de France et d'Autriche. Quelque 627 passagers se trouvaient à bord du bateau, aux côtés de 413 membres d'équipage et de 9 fusiliers marins italiens, chargés de repousser toute éventuelle attaque dans cette partie de l'océan Indien infestée de pirates somaliens.

Le paquebot appartient à l'armateur Costa Croisières, filiale du géant américain Carnival, déjà visé par de nombreuses plaintes après le naufrage d'un autre de ses navires, le Concordia, qui a fait 32 morts le 13 janvier à proximité de l'île italienne du Giglio. Plus de la moitié des 627 passagers de l'Allegra ont choisi quant à eux de poursuivre leurs vacances aux Seychelles aux frais de Costa pendant une ou deux semaines, selon la compagnie.

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