Des victimes de l'amiante défilent à Paris
Une manifestation a eu lieu samedi à Paris à l'appel de l'Association nationale de Défense des victimes de l'amianteUne manifestation a eu lieu samedi à Paris à l'appel de l'Association nationale de Défense des victimes de l'amiante
Des magistrats étaient venus pour la première fois s'opposer avec eux à la suppression du juge d'instruction, qui signerait, selon les manifestants (2.400 selon la police, 4.000 selon les organisateurs), un "enterrement" des affaires de santé publique.
Les manifestants ont, tous les ans depuis 2005, demandé un procès pénal, à l'appel de l'Andeva.
"L'amiante, c'est 3.000 décès par an" en France, rappelaient des pancartes. Elle pourrait faire 100.000 morts d'ici 2025, selon les prévisions les plus pessimistes des experts en santé publique.
Les premières plaintes pénales de travailleurs exposés à l'amiante datent de 1996, mais l'enquête se heurte à la complexité du dossier et à un manque de moyens et de volonté politique d'établir les responsabilités, selon l'Andeva. Les manifestants ont insisté cette année sur leur opposition à la suppression du juge d'instruction, souhaitée par Nicolas Sarkozy.
Selon le vice-président de l'Andeva, "il s'agit de remplacer le juge d'instruction, qui est un magistrat indépendant, par le procureur, qui dépend du pouvoir politique". Et Michel Parigot de déplorer: "C'est l'enterrement de toutes les affaires sensibles comme l'amiante."
Pour la première fois, la manifestation a reçu le soutien de magistrats (Union syndicale de la magistrature et Association de magistrats instructeurs).
Pour le juge Marc Trévidic, venu manifester, les craintes de l'Andeva sont fondées car "le parquet a souvent classé sans suite les plaintes liés à l'amiante. Aujourd'hui, la situation n'est pas bonne, les enquêteurs manquent de moyens, mais ce sera pire si on supprime le juge d'instruction".
Utilisé massivement dans l'industrie pendant des décennies, l'amiante n'a été interdite en France qu'en 1997, alors que huit pays avait déjà pris une telle mesure.
Commencé avenue de Messine (8e arrondissement), le parcours des manifestants s'est achevé près du ministère de la Justice, Place Vendôme (1er).
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