Fillon à l'UMP: soyez solidaires !
Intervenant aux journées parlementaires de l'UMP, François Fillon, a appelé sa majorité "à l'unité" et à "la solidarité"Intervenant aux journées parlementaires de l'UMP, François Fillon, a appelé sa majorité "à l'unité" et à "la solidarité"
"Notre unité et notre solidarité seront l'une des conditions du redressement national", a lancé vendredi le premier ministre en clôture de ces journées.
Une manière de montrer qu'il entend garder la haute main sur le parti majoritaire qui se divise sur les réformes à venir, à six mois des élections régionales de mars.
Des désaccords ont ainsi saisi récemment émaillé les relations entre l'UMP et l'exécutif, notamment sur l'abandon des tests ADN et la taxe carbone. Sans compter ceux liés au projet de fiscalisation des accidents du travail et la controverses nés des propos de Nicolas Sarkozy sur les "coupables" du procès Clearstream.
"Dans notre Ve République, il ne peut y avoir l'exécutif et le législatif qui tirent à hue et à dia", a lancé M. Fillon. "Entre nous, il n'y a donc pas de contre-pouvoirs. Il n'y a, à mes yeux, que des pouvoirs qui se complètent de façon responsable et efficace", a-t-il également soutenu.
"Nous sommes quasiment à mi -mandat présidentiel et législatif. Et d'expérience, je sais que c'est toujours une période sensible. Partout en Europe, je vois des gouvernements malmenés par leur opposition et leur opinion", a dit le locataire de Matignon.
Dans sa feuille de route, il a demandé à ses troupes un plein soutien sur la réforme des collectivités locales. Une réforme qui ne fait pas l'unanimité à droite, notamment sur l'une de ses mesures-phare: la création d'un conseiller territorial en lieu et place des conseillers régionaux et généraux, ce qui diviserait par deux le nombre de ces élus. "Les arguments pour ne rien changer ne manqueront pas", a estimé François Fillon. La veille, il avait prévenu que cela risquait de "secouer" sur ce texte qui doit venir devant le Parlement d'ici la fin 2009.
Le message sur le devoir d'"unité" et de "solidarité" visait particulièrement à Jean-François Copé, le président du groupe UMP à l'Assemblée assis au premier rang. Lequel ne cesse de défendre l'idée d'un "hyper-Parlement" fondée sur la "coproduction législative" depuis la réforme constitutionnelle de 2008, disputant de fait à François Fillon son leadership sur la majorité. Jean-François Copé est appuyé par le président du groupe UMP au Sénat, Gérard Longuet.
Dans une allusion à la polémique déclenchée sur les décrets d'application des tests ADN pour les candidats au regroupement familial, le député-maire de Meaux a ainsi lancé une mise en garde. "Il faut bien que chacun comprenne que la période des lois avec des décrets d'application qui ne sont jamais pris, cela ne va plus être possible", a-t-il asséné sous les applaudissements.
Le patron des sénateurs UMP Gérard Longuet et le président du Sénat Gérard Larcher ont aussi plaidé, mais de façon plus nuancée, pour un "Parlement fort", "partenaire essentiel" de l'exécutif.
"Notre majorité (...) n'a qu'une idée en tête, la réussite du projet présidentiel, il n'y a aucune ambiguïté", avait répondu par avance Jean-François Copé.
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