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FO a appelé à la grève et à une manifestation à Paris ce mardi, juste avant l'annonce de la réforme des retraites

Force Ouvrière fait cavalier seul, les autres syndicats appelant à se mobiliser le 24 juin. L'unité syndicale "n'est pas une fin en soi" s'il n'y a pas de "revendications claires et communes", selon FO.Le N.1 de FO Jean-Claude Mailly a fustigé la politique d'"austérité" du gouvernement qui présente l'avant-projet de loi sur les retraites mercredi.
Article rédigé par France2.fr avec AFP
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Jean-Claude Mailly sur France 2 (14 juin 2010) (France 2)

Force Ouvrière fait cavalier seul, les autres syndicats appelant à se mobiliser le 24 juin. L'unité syndicale "n'est pas une fin en soi" s'il n'y a pas de "revendications claires et communes", selon FO.

Le N.1 de FO Jean-Claude Mailly a fustigé la politique d'"austérité" du gouvernement qui présente l'avant-projet de loi sur les retraites mercredi.

Le secrétaire général de Force Ouvrière a prédit au passage que selon lui, après "les retraites aujourd'hui, ce sera l'assurance maladie demain".

"Je ne suis pas d'accord avec ceux qui disent qu'il faudra travailler plus longtemps", a déclaré Jean-Claude Mailly, pour qui la réforme des retraites "s'inscrit" dans le discours affirmant que "maintenant, il faut faire de l'austérité pour réduire les déficits". Selon lui, "il n'y a aucune raison que ce soit les salariés qui fassent les efforts et qu'on punit, d'une certaine manière, pour dégonfler les déficits publics".

Force ouvrière, troisième confédération française (15,81% aux élections prud'homales de 2008), refuse un report de l'âge légal de départ à la retraite après 60 ans, mais aussi tout nouvel allongement de la durée de cotisation ou toute remise en cause du Code des pensions de la Fonction publique.

Le gouvernement a reçu "un ferme soutien de la CFDT dont les congressistes, par 58,9% des voix, viennent d'accepter l'augmentation du nombre d'annuités de cotisations", a d'ailleurs critiqué vendredi la fédération FO Communication Ile-de-France. Le congrès de la CFDT a donné jeudi son feu vert, malgré de vives résistances internes, à un éventuel allongement de la durée de cotisation pour la retraite, tout en rejetant la fin de la retraite à soixante ans.

FO avait déjà défilé seul le 1er mai. Une démarche "pragmatique" selon son secrétaire général Jean-Claude Mailly. "En 2003, on avait été ensemble sur des déclarations ambiguës, ça n'avait pas marché. Et l'année dernière, on avait fait toute une série de manifestations à répétition avec le risque d'user les salariés".

Depuis la fin du printemps 2009, lorsque les protestations massives dans la rue ont commencé à s'étioler, FO a quasiment déserté les réunions de l'intersyndicale.

L'intersyndicale appelle à la grève le 24 juin
CGT, CFDT, FSU, Unsa, Solidaires et CFTC ont appelé lundi à faire grève et à manifester le 24 juin pour protester contre le projet gouvernemental. Ces six organisations syndicales avaient décidé d'organiser une journée d'action le 24 juin, après une première journée de grève et de manifestations moyennement suivie, le 27 mai.

La journée du 24 juin ne devait porter que sur la défense du droit à la retraite à 60 ans. Selon une déclaration commune du 31 mai, "la remise en cause de l'âge légal à 60 ans est inacceptable et injuste". "En particulier elle fait porter les efforts sur les salariés qui ont commencé à travailler tôt et les travailleurs et travailleuses les plus précaires", estimait l'intersyndicale CGT, CFDT, FSU, Unsa et Solidaires, rejointe par la CFTC depuis.

Le gouvernement doit présenter mercredi son avant-projet de réforme des retraites. Le Premier ministre François Fillon a réaffirmé samedi son intention de toucher au "symbole" de l'âge légal de départ à 60 ans, tout en trouvant de nouveaux financements. Fixé à 60 ans depuis 1983, l'âge légal serait ainsi repoussé à 62 ou 63 ans.

Le ministre du Travail Eric Woerth a confirmé lundi sur Radio Classique qu'il y aurait des "ressources supplémentaires" pour financer les retraites venant "des entreprises" et "des ménages les plus aisés". Selon des sources citées par l'AFP, le gouvernement aurait renoncé à l'idée, un temps envisagée, de taxer les revenus supérieurs à 11.000 euros.

Voir aussi
>> Jean-Claude Mailly aux 4 Vérités le 14 juin

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