Officiellement candidat, Bayrou appelle à "l'union nationale"
Le leader du MoDem est entré dans la course à l'Elysée mercredi, lors d'une déclaration faite à Paris.
Après Pau en 2002 et Serres-Castet en 2007, dans son fief des Pyrénées-Atlantiques, François Bayrou avait décidé d'officialiser sa troisième candidature à l'Elysée depuis Paris, mercredi 7 décembre. Mais en choisissant dans un premier temps de se déclarer depuis le luxueux hôtel Lutetita, où la nuitée peut atteindre 3 000 euros, le député béarnais allait commettre une belle erreur de communication. Finalement, c'est depuis la Maison de la Chimie que le député béarnais a, enfin, officialisé une candidature qui n'était plus un secret depuis des mois.
A situation économique grave, déclaration grave. "La France, depuis des années, va mal (...). Cela ne peut plus durer : il faut un choc, un choc salutaire, prévient-il. La France vit un affaiblissement continu (...). C'est une guerre que nous sommes en train de perdre."
Une guerre que lui seul pense pouvoir gagner, grâce à "un chemin nouveau" : "l'union nationale" au service de "l'intérêt général". Autrement dit, en finir avec le clivage droite-gauche, au profit d'une "majorité centrale" forte.
"Je n'ai pas de baguette magique"
Sur le fond, François Bayrou le concède : "Je n'ai pas de baguette magique". Mais plusieurs pistes, pour sortir la France de la "tempête". A ce titre, "j'ai été le premier et longtemps le seul à défendre le principe d'une règle d'or dans la constitution", rappelle-t-il. Et pour revenir à un équilibre des finances publiques, Bayrou a une recette : baisser de 5 % les dépenses publiques et augmenter de 5 % les impôts. Tout en promettant, dans un slogan à peine masqué, de "demander plus à celui qui peut le plus, et moins à celui qui peut le moins".
Pour sortir de la crise, le leader du MoDem appelle également à un "pacte national" pour "produire en France" et acheter français. Ce pacte invite "tous les responsables industriels, agricoles, consommateurs, syndicats, responsables politiques, collectivités locales et banques" à "prendre leur part de responsabilité".
Et parce que "produire n'existe pas sans instruire", François Bayrou souhaite également "que l'Education nationale retrouve son véritable rang, qui était et doit redevenir le premier". Les solutions pour atteindre cet objectif viendront plus tard.
Européen convaincu, le candidat centriste appelle à l'élection "d'un président et un seul pour l'Europe, élu par les citoyens". Un souhait qu'il formule depuis près de quinze ans. Mais il refuse que l'Union européenne, qu'il "aime", devienne "le père Fouettard de Bruxelles", en allusion au plan présenté par Nicolas Sarkozy et Angela Merkel visant à sanctionner les déficits des Etats membres.
"Je viens à cette élection avec ce que la vie m'a donné"
Puis, sur un ton résolument humaniste, François Bayrou conclut sa déclaration en appelant de ses vœux à "un projet pour développer l'être humain (...) dans toutes ses dimensions : santé, équilibre, épanouissement intellectuel, créativité, culture, et même épanouissement philosophique ou spirituel". "Nous ne sommes pas des organismes à produire et à consommer", ajoute-t-il, avant de clore son propos sur une note personnelle, voire intime.
"Je viens à cette élection avec ce que la vie m'a donné et m'a appris." Citant ici son "pays des Pyrénées bleues", là ses parents "qui n'avaient d'autre horizon que le travail" ou encore sa famille "nombreuse et rigolote", François Bayrou assure être prêt à "servir notre pays, au moment le plus impressionnant de notre histoire récente".
Quant aux sondages, qui ne lui attribuent actuellement qu'entre 7 et 9 % des intentions de vote, le député du Béarn n'en a que faire : en décembre 2006, les enquêtes d'opinion ne lui donnaient pas plus de crédit. Ce qui ne l'avait pas empêché de terminer troisième de l'élection, avec plus de 18,5 % des suffrages. Lui et ses proches en sont persuadés : l'an prochain, l'histoire se répètera. Mais cette fois, Bayrou sera au second tour.
Voir un extrait vidéo du discours de candidature :
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