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François Fillon a nié jeudi des propos qui lui sont attribués dans un livre sur son départ de Matignon

Le Premier ministre a profité d'une cérémonie de voeux pour faire entendre sa voix.Réfutant les propos qui lui sont attribués dans un livre sur son départ programmé de Matignon, il a par ailleurs affirmé être "totalement défavorable" au droit de vote des étrangers aux élections locales et qu'il ferait tout pour empêcher un "grand chelem" PS.
Article rédigé par France2.fr
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François Fillon, lors de ses voeux à la presse dans les salons de Matignon, le 14 janvier 2010. (AFP - Fred Dufour)

Le Premier ministre a profité d'une cérémonie de voeux pour faire entendre sa voix.

Réfutant les propos qui lui sont attribués dans un livre sur son départ programmé de Matignon, il a par ailleurs affirmé être "totalement défavorable" au droit de vote des étrangers aux élections locales et qu'il ferait tout pour empêcher un "grand chelem" PS.

"Aujourd'hui même, je lis dans des livres ou des journaux, des propos qui me sont attribués et que je n'ai pas prononcés", a déclaré le Premier ministre lors de ses voeux à la presse dans les salons de Matignon. "On me fait prédire l'avenir, à commencer par le mien et on me prête des intentions qui ne m'ont jamais traversé l'esprit", déplore-t-il.

Dans un ouvrage paru jeudi, "La carpe et le lapin" (Editions du Moment), Alix Bouilhaguet, journaliste de France 2, rapporte un entretien avec le Premier ministre, dans lequel il évoque le terme de ses fonctions. Selon le livre, François Fillon en a parlé avec le président Nicolas Sarkozy en mai 2008 pour parvenir à cette conclusion: "ce ne sera pas à mi-quinquennat mais après, pas très longtemps avant les échéances de 2012".

Une source au sein de l'UMP affirme que Nicolas Sarkozy est "très agacé" par ce livre. "Ce matin, j'ai pris connaissance de la couverture d'un hebdomadaire qui me fait l'honneur de sa Une, mais empoisonnée d'un titre racoleur: "Fillon : la revanche !", a encore dit le Premier ministre, évoquant l'Express. "La revanche contre qui? A la suite de quelle défaite? Je vois que certains ont toujours le goût du roman", a-t-il ajouté.

"Depuis mai 2007, je travaille sous l'autorité du président de la République dans des conditions de complicité et de complémentarité. Sa droiture et sa franchise sont des atouts pour agir. Il sait qu'il peut compter sur ma loyauté. Ma mission durera ce qu'elle devra durer", a-t-il dit.

Non au droit de vote des étrangers
François Fillon s'est déclaré contre le droit de vote des étrangers. "J'y suis totalement défavorable parce que j'estime que le droit de vote est fondamentalement lié à la citoyenneté," a-t-il lancé. "Comme l'a rappelé le président de la République, cette proposition ne figurait pas dans son projet et ne sera donc pas retenue", a-t-il conclu.

"Si nous sommes un pays d'intégration, ça n'est pas pour offrir aux étrangers des demi-droits électoraux, mais pour les inviter à acquérir, s'ils le souhaitent les droits entiers qu'entraîne l'appartenance à notre communauté nationale", a-t-il encore dit.

Mise en garde du PS
S'invitant dans la campagne des régionales, le Premier ministre a jugé jeudi "très prétentieux" le grand chelem évoqué par la numéro un du PS, Martine Aubry, assurant que le gouvernement et l'UMP allaient "tout faire pour que ça ne se réalise pas".

"J'irai partout" soutenir les candidats de la majorité aux élections régionales des 14 et 21 mars, a-t-il déclaré, estimant que les Verts, assez hauts dans les sondages, causeraient "forcément des dégâts" aux socialistes. Selon lui, "quand il faut rassembler des gens qui se sont battus des mois et des mois", ça entraîne des déperditions.

Croissance en hausse
Le Premier ministre a annoncé que la prévision de croissance pour 2010, actuellement de 0,75%, allait être presque "doublée" à l'occasion de la loi de finances rectificative sur le grand emprunt présentée, mercredi prochain en Conseil des ministres.

Il a par ailleurs a réaffirmé sa volonté de sortie des déficits excessifs d'ici 2013 rappelant la tenue d'une conférence fin janvier sur ce thème avec "le parlement, les collectivités locales, les organismes sociaux".

"Cette conférence doit permettre de faire un diagnostic, si possible, partagé. Mais elle devra aussi préparer des mesures concrètes", a-t-il ajouté. "Nous allons continuer de tenir strictement les dépenses de l'Etat: déjà pour 2009, ces dépenses seront finalement légèrement inférieures au plafond qui avait été voté par le Parlement", a indiqué M. Fillon . "Pour 2010, nous avons par ailleurs décidé que la charge d'intérêts du programme d'investissement (grand emprunt) sera compensée par une réduction équivalente des dépenses de l'Etat", a-t-il renchéri.

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