Georges Charpak, né en 1924 en Pologne, prix Nobel de physique 1992, est mort à Paris
Venu en France à l'âge de 7 ans, il a participé à la résistance avant d'être déporté à Dachau.
L'œuvre de Georges Charpak a été consacrée à la physique nucléaire, puis à la physique des particules de haute énergie, pour lesquelles les détecteurs qu"il a conçus se sont substitués universellement à ceux qui les avaient précédés.
Né à Dabrovica (ville polonaise devenue ukrainienne), il est arrivé en France à l"âge de 7 ans, et n"en a pris la nationalité qu"après la Seconde Guerre mondiale, en 1946. Son décès a été annoncé par sa famille, dans la rubrique nécrologique du Figaro.
Elève de l'Ecole des Mines de Paris (1945-1948), titulaire d'un doctorat és sciences physiques obtenu en 1955, il a été attaché au laboratoire de chimie nucléaire au Collège de France, dirigé par Frédéric Joliot, de 1948 à 1955. Détaché au laboratoire Synchrotron du CERN en 1959, il en était devenu physicien permanent en 1963.
Sa carrière s'était développée d'abord dans le domaine de la physique nucléaire, puis dans celui de la physique des particules de haute énergie. Georges Charpak a apporté une contribution remarquable à la conception et la réalisation de détecteurs de particules élémentaires utilisés dans les laboratoires du monde entier: Centre de l'Accélérateur linéaire de Stanford (Connecticut), CERN... Ses travaux ont également permis une application des méthodes employées en physique nucléaire à des problèmes de médecine et de biologie.
En 1978, Georges Charpak avait refusé de se rendre en URSS pour participer, à Doubna, près de Moscou, à un congrès international qui devait être consacré entre autres à certaines de ses inventions. Il entendait protester contre la condamnation à sept ans de camp, pour propagande anti-soviétique, qui venait d'être prononcée à l'encontre du physicien Youri Orlov.
Ancien communiste, il était aussi un militant du désarmement nucléaire, tout en considérant l'usage civil du nucléaire comme "incontournable".
Désireux de vulgariser la science, on lui doit un important mouvement de rénovation de l'enseignement des sciences à l'école primaire, "La main à la pâte", qui a connu un grand succès en France et essaime dans le monde entier.
Lauréat de nombreuses distinctions françaises et internationales, dont le Nobel, Georges Charpak, longtemps chercheur au Centre européen de recherche nucléaire (Cern) de Genève, avait été fait officier de la légion d'honneur. Ses travaux ont notamment permis d'améliorer les techniques de radiographie.
IL a publié de nombreux livres (tous chez l'éditeur Odile Jacob):
"Mémoires d"un déraciné, physicien, citoyen du monde" en 2008; "Enfants, chercheurs et citoyens" (1998) ou encore "La Vie à fil tendu" (1993).
Réactions
Nicolas Sarkozy a salué: "l'homme engagé, le résistant, le combattant infatigable du savoir et du progrès. La France est fière d'avoir accueilli Georges Charpak enfant et de l'avoir vu faire carrière au sein de ses plus prestigieuses institutions. Il nous laissera l'image flamboyante de la passion mise au service de la recherche, au service du savoir".
Bertrand Delanoë: avec lui, "disparaît d'abord un homme de courage et d'honneur. Résistant dès 1941, déporté à Dachau, il a montré, dans sa jeunesse, son attachement profond aux valeurs universelles de la justice et de la liberté".
Luc Chatel (ministre de l'Education): "Georges Charpak fut non seulement un grand chercheur et un grand savant qui, par ses travaux et son enthousiasme, réussit à populariser un domaine ardu de la physique, celui des particules élémentaires, mais il se passionna également pour la transmission du goût des sciences aux jeunes générations".
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