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"C'est un bonheur que l'Alsace revienne" : la fusion des départements du Haut-Rhin et du Bas-Rhin enchante les Alsaciens

La Collectivité européenne d'Alsace est entrée en fonction le 1er janvier avec des compétences en matière notamment de tourisme et de coopération transfrontalière. Six ans après la création de la région Grand-Est, les Alsaciens sont heureux de retrouver leur nom.

Article rédigé par Lauriane Delanoë
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Lise et Robert Tornare, chez eux à Wintzenheim (Haut-Rhin), fin décembre 2020. (LAURIANE DELANOE / RADIO FRANCE)

"Partout, on ne parle plus de l'Alsace, on parle toujours du Grand-Est. Même à la télévision, on parle toujours du Grand-Est, ça, ça me dérangeait". Lise, 76 ans, habitante de Wintzenheim, près de Colmar (Haut-Rhin), est soulagée. Le nom "Alsace", qui avait disparu des institutions depuis six ans avec la création de la région Grand Est, a fait son retour vendredi 1er janvier. Les départements du Haut-Rhin et du Bas-Rhin ont fusionné au premier jour de 2021 au sein de la Collectivité européenne d'Alsace (CEA).

Une région "plus forte"

"J'ai des amis en Belgique et quand ils disent 'D'où tu viens ?', je réponds 'Je viens d'Alsace'. Ils ne vont pas dire 'J'ai des amis dans le Grand-Est'", raconte Robert, le mari de Lise. "C'est un bonheur pour moi que ça revienne, l'Alsace", ajoute la septuagénaire. Quel impact la création de la nouvelle collectivité aura sur la vie quotidienne des 1,9 million d'Alsaciens ? "Rien du tout, estime pour sa part Lise. Au-delà du nom, ça ne change pas grand-chose pour moi." Peu de changements concrets, en effet, pour les habitants, à part les élections. Ils choisiront les conseillers de la collectivité à la place de ceux des deux départements.

Le centre-ville de Colmar (Haut-Rhin), fin décembre 2020. (LAURIANE DELANOE / RADIO FRANCE)

La Collectivité européenne d'Alsace aura surtout un poids politique, selon le maire sans étiquette de Wintzenheim, Serge Nicole. "On a beaucoup d'échanges avec l'Allemagne. Nous avons la Suisse, d'un côté, nous avons le Luxembourg. L'Allemagne, quand vous voyez le land [du Bade-Wurtemberg] de l'autre côté, ils sont quand même forts. Quand ils vont voir aussi que les deux départements alsaciens fusionnent, ce sera une région qui sera beaucoup plus forte en face de nos amis allemands."

Des compétences propres

La Collectivité européenne d'Alsace gérera aussi la politique touristique, une nécessité, pour le maire Les Républicains (LR) de Colmar. Éric Straumann prend l'exemple du développement des marchés de Noël, depuis une vingtaine d'années : "C'est par la volonté des deux départements et de la région Alsace, à l'époque, qu'a été développé le concept de marché de Noël. Aujourd'hui, à Colmar, on a 1,2 million de touristes, 2,2 à Strasbourg. Les touristes ne viennent pas comme ça spontanément, poursuit l'élu. Il y a un travail en amont et c'était bien une collectivité publique qui a porté cette politique. On vend l'Alsace, on ne vend pas le Haut-Rhin, on ne vend pas le Bas-Rhin."

"C'était une mesure de rationalité. De toute évidence, il fallait un seul organisme qui joue cette fonction d'attractivité du tourisme."

Éric Straumann, maire (LR) de Colmar

à franceinfo

Éric Straumann estime cependant que les compétences de la collectivité sont trop limitées. L'économie, notamment, reste dans le giron régional. Le maire de Colmar, comme beaucoup d'Alsaciens, assure donc que la création de la CEA n'est qu'une étape, vers une sortie de la région Grand-Est.

La création de la Collectivité européenne d'Alsace ravit les Alsaciens

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