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Le Bas-Rhin et le Haut-Rhin fusionnent leurs conseils départementaux pour devenir la Collectivité européenne d'Alsace

Dotée de nombreuses prérogatives, cette collectivité unique en son genre voit le jour le 1er janvier.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Dans la veille ville de Colmar (Haut-Rhin), sur les bords du canal avec ses maisons à colombage, en août 2020. (PHILIPPE ROY / AFP)

Il ne s'agit ni d'un conseil régional, ni d'un super département. Ce vendredi 1er janvier marque la naissance de la Collectivité européenne d'Alsace (CEA), qui fusionne les conseils départementaux du Bas-Rhin et du Haut-Rhin. La création de cette structure hybride, unique en France, répond à une revendication forte des Alsaciens, dont beaucoup jugeaient l'identité alsacienne diluée depuis 2015 dans la région Grand Est.

Les quelque 1,9 million d'Alsaciens concernés, toutefois, resteront dans le giron de la nouvelle région. Par ailleurs, et même si les deux conseils départementaux disparaissent, les entités administratives (Bas-Rhin et Haut-Rhin) demeurent, tout comme leurs préfectures, Strasbourg et Colmar.

La CEA, qui regroupe 880 communes et dont le budget atteint 2 milliards d'euros, hérite des compétences classiquement dévolues aux conseils départementaux comme la gestion de 147 collèges, l'aide sociale et aux seniors ainsi que les services d'incendie et de secours. Mais elle est également dotée de nouvelles compétences qui marquent sa spécificité.

Un symbole en forme de bretzel

Ainsi, elle pourra ainsi organiser son propre schéma de coopération transfrontalière avec l'Allemagne et la Suisse voisines, dans des domaines comme les liaisons transfrontalières ou la santé. La CEA aura aussi les coudées franches en matière de bilinguisme, pouvant recruter de son propre chef des intervenants pour enseigner l'allemand, en complément des programmes nationaux.

Elle se verra transférer les routes départementales, nationales ainsi que les autoroutes non concédées (au total, 6 410 km de routes et 4 550 itinéraires cyclables), sur lesquelles elle pourrait par exemple instaurer à terme une redevance poids lourds afin de réguler leur transit.

Au passage, les automobilistes pourront apposer sur leurs plaques minéralogiques le "Acoeur", symbole figurant un "A" dans un cœur qui évoque également un bretzel, choisi à l'issue d'une consultation en octobre dernier.

Les automobilistes alsaciens pourront apposer une nouvelle plaque d'immatriculation figurant un bretzel sur leurs véhicules. (MAXPPP)

De la même manière, la CEA aura la haute main sur le tourisme, un pan important de l'économie locale, qui génère 2,5 milliards d'euros de revenus et 39 000 emplois même s'il a été mis à mal par la crise sanitaire.

De nouveaux élus en juin

La première réunion de la CEA est prévue le 2 septembre à Colmar (Haut-Rhin), mais la question du futur siège ne devrait être réglée qu'en septembre 2021. Cette collectivité européenne va mobiliser 6 000 agents et 80 "conseillers d'Alsace", nouveau nom des conseillers départementaux (46 dans le Bas-Rhin, 34 dans le Haut-Rhin) qui siègeront jusqu'aux prochaines élections en juin prochain, où seront désignés les nouveaux élus pour un mandat de six ans.  

L'incertitude est également de mise concernant la présidence de la nouvelle collectivité. Le président du conseil départemental du Bas-Rhin, le républicain Frédéric Bierry, a déjà déclaré sa candidature. mais d'ici à l'élection, c'est le doyen d'âge de l'assemblée qui présidera la CEA, en l'occurrence Yves Le Tallec, 83 ans, membre de LR lui aussi.

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