Metz : le maire François Grosdidier, condamné à six mois de prison avec sursis et 10 000 euros d'amende pour "prise illégale d'intérêt"
François Grosdidier est accusé d'avoir utilisé sa réserve parlementaire pour financer l'association "Valeur Écologie", un groupe de réflexion dont il était le président en 2011.
Le maire de Metz, François Grosdidier, a été condamné mardi 7 février à six mois de prison avec sursis pour "prise illégale d'intérêts", rapporte France Bleu Lorraine Nord. L'élu - également président de l'Eurométropole de Metz - est aussi condamné à verser 10 000 euros d'amende.
Après 10 ans de procédure, le tribunal correctionnel d'Epinal a rendu sa décision. Elle est plus clémente que les réquisitions faites par le parquet lors du procès début janvier. Le procureur réclamait alors six mois de prison avec sursis et 20 000 euros d'amende contre le vice-président de la région Grand-Est.
François Grosdidier est accusé d'avoir utilisé en 2011 - alors qu'il était député - sa réserve parlementaire pour financer l'association "Valeur Écologie", un groupe de réflexion dont il était le président. C'est en 2012 que l'affaire est révélée par Mediapart. Le media en ligne accuse François Grosdidier, alors député UMP, d'avoir versé 100 000 euros de sa réserve parlementaire à l'association en 2009 puis 60 000 euros en 2011. En 2013, son opposant aux élections cantonales, Philippe Mousnier, porte plainte. Quatre ans plus tard, en 2017, un non-lieu est confirmé en appel. Philippe Mousnier se pourvoit alors en cassation, avec l'appui de l'association Anticor. Le dossier est rouvert et confié à une juge d'instruction d'Épinal.
10 ans de procédure
Entre-temps, François Grosdidier est élu maire de Metz en 2020. Un an plus tard, en 2021, il est mis en examen puis renvoyé devant le tribunal correctionnel d'Épinal. Seul le versement de 60 000 euros en 2011 est retenu, les accusations concernant celui de 2009 étant prescrites. De son côté, François Grosdidier affirme à France Bleu ne pas s'être enrichi personnellement. Selon lui, l'argent de l'association a seulement servi à son fonctionnement. La réserve parlementaire a d'ailleurs été supprimée en 2018.
Également jugée dans ce dossier pour "recel de prise illégale d'intérêt", Marie-Louise Kuntz, vice-présidente du conseil départemental de la Moselle, est condamnée mardi à deux mois de prison avec sursis et 2 000 euros d'amende. L'association Anticor, partie civile dans cette affaire, a obtenu 1 500 euros.
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