La découverte de deux singes verts, une espèce invasive, inquiète la Guadeloupe
L'espèce est potentiellement un vecteur de maladie et s'attaque aux animaux domestiques.
Ils ont été aperçus à deux reprises aux Abymes. Deux singes verts, une espèce potentiellement invasive et dangereuse, sont activement recherchés en Guadeloupe. Les deux primates, de l'espèce chlorocebus, pouvant peser de 4 à 6 kg, au pelage verdâtre, ont été signalés aux autorités depuis "déjà plusieurs semaines" dans une zone boisée près d'habitations, après le passage des ouragans Irma et Maria, en septembre, a indiqué à l'AFP David Rozet, chef du service mixte de la police de l'environnement de Guadeloupe. Mais les différentes tentatives pour les attraper ont échoué jusque-là.
Ces singes originaires d'Afrique, introduits par l'homme dans les Petites-Antilles, sont déjà devenus envahissants sur l'île de Saint-Christophe-et-Niévès ou encore à Saint-Martin, d'où ils auraient pu être amenés vers la Guadeloupe par un particulier. Une cage aurait pu se briser pendant le passage des ouragans Irma ou Maria. C'est avec la publication d'une vidéo de riverains "inquiets", publiée sur le site de Radio Caraïbes International début novembre, que le grand public a appris leur présence dans l'archipel.
Une espèce potentiellement porteuse de maladie
"Cela pourrait être un couple, auquel cas le risque est réel de reproduction et c'est le début d'invasion d'une espèce", explique David Rozet. Selon lui, ces primates "ont été importés tout à fait illégalement en Guadeloupe". Considérés comme une "espèce dangereuse" en France, les singes représentent "des risques plus ou moins importants". Ces animaux "certes sympathiques" pour le grand public, peuvent être porteurs de maladies telles que "la rage, l'hépatite E, le chikungunya, l'herpès virus B ou le sida". "On a eu sur Saint-Martin des cas d'agressions de chiens et on peut avoir des morsures sur l'homme car ils sont capables de rentrer dans les maisons quand ils ont faim", explique David Rozet.
Si leur impact écologique est mal déterminé, "sur des écosystèmes déjà fragilisés, ils pourraient causer de nouveaux désagréments", précise le vétérinaire et épidémiologiste François Moutou. Sans oublier "un impact économique par la destruction de certaines récoltes" selon David Rozet. Cette observation n'est pas une première en Guadeloupe. "Cinq ou six" individus "pour l'instant" ont déjà été capturés en Guadeloupe, dont un "il y a environ trois ans" près de Port-Louis.
De plus, à La Désirade, où un couple aurait été importé illégalement il y a quelques années, "entre cinq et dix individus" sont recensés à ce jour. Là encore, une enquête est en cours et les moyens d'atteindre ces singes "assez farouches" et déployés sur "un terrain de jeu assez important" restent limités. Aux Abymes, les repérages se sont poursuivis ces derniers jours afin de capturer vivants les deux singes verts. Ils devraient ensuite être placés en zoo, à l'instar de leurs congénères attrapés. La réglementation européenne a évolué afin de mieux lutter contre les espèces envahissantes en outre-mer, considérées comme un problème majeur en matière de risque pour la biodiversité.
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