Le rétablissement "progressif" de l'électricité se poursuit en Guadeloupe

Le réseau a été coupé entièrement sur l'île, vendredi, après la mise en arrêt des moteurs de la centrale de Jarry, sur fond de conflit social.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Une pharmacie rouvre partiellement dans la commune du Moule, en Guadeloupe, le 26 octobre 2024 après une panne d'électricité qui a touché l'ensemble de l'île. (BRIAN NOCANDY / AFP)

Le rétablissement de l'électricité se poursuivait de manière "progressive" en Guadeloupe, samedi 26 octobre dans la matinée. Au total, 70 000 clients d'EDF restent encore privés d'électricité en Guadeloupe, a annoncé la préfecture dans un point de situation à 11 heures, heure locale. Un peu plus tôt, l'électricien avait annoncé que "65%" des foyers avaient été réalimentés à 6h30, heure locale, vingt-quatre heures après une coupure généralisée dans l'ensemble de l'archipel. "Au total, 80 500 clients étaient encore privés d'électricité", ajoutait EDF, précisant que la réalimentation "sera progressive pour assurer la stabilité du réseau électrique".

Cette coupure généralisée du réseau a été déclenchée par "l'arrêt illégal" des moteurs de la centrale EDF-PEI de Jarry, qui fournit la majorité de l'électricité sur le territoire de près de 380 000 habitants. Le préfet et le président du département ont dénoncé un "sabotage", alors qu'un conflit social oppose depuis plusieurs semaines la branche énergie de la CGT et la direction d'EDF Production électrique insulaire dans le territoire. L'île est une zone non interconnectée, ce qui signifie qu'elle doit produire elle-même son électricité pour satisfaire la demande sur le territoire.

"EDF, via sa filiale EDF-PEI, a déposé [vendredi] une plainte contre X pour mise en danger d'autrui au commissariat de Pointe-à-Pitre", a annoncé l'entreprise à l'AFP. Le dépôt de cette plainte a été confirmé par la vice-procureure de Pointe-à-Pitre, Alexandra Onfray.

Des violences urbaines durant la nuit

Peu après la coupure, le préfet Xavier Lefort avait accusé "des salariés grévistes" de la centrale de Jarry, qui "se sont introduits dans la salle des commandes" et "provoqué l'arrêt d'urgence de l'ensemble des moteurs". Les gendarmes sont intervenus à l'intérieur pour "sécuriser la salle des commandes", avait expliqué le préfet, qui a aussi réquisitionné les salariés "nécessaires au fonctionnement" de la centrale. Samedi matin, "sept moteurs sur les 12 de la centrale de Jarry" avaient pu "être redémarrés" après la réparation d'un "des moteurs de secours, spécifiquement dédié à la relance du système électrique", a détaillé EDF Archipel Guadeloupe.

Le représentant de l'Etat a également décrété vendredi la mise en place d'un "couvre-feu général" sur l'ensemble du territoire, une mesure levée samedi à 6 heures du matin. Selon les gendarmes, malgré ce couvre-feu, plusieurs faits de violences urbaines (barricades, poubelles brûlées) ont été constatés dans la nuit, notamment à Baie-Mahault et au Lamentin, sans faire de blessé.

Les réseaux de téléphonie mobile étaient aussi très touchés vendredi, mais la situation "s'améliore progressivement au rythme du rétablissement de l'alimentation", a annoncé samedi matin Orange Caraïbe, le principal opérateur mobile de Guadeloupe. Les établissements de santé fonctionnent eux sur leurs groupes électrogènes. Dès la constatation de la coupure, "les équipes de maintenance ont activé les groupes électrogènes sur l'ensemble des sites concernés", avait indiqué le Centre hospitalier de la Guadeloupe (CHUG) dans un communiqué.

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