Cet article date de plus de sept ans.

Calais : "Peu importe l'endroit, l'essentiel est que je sois en France", témoigne un migrant évacué

L'évacuation de la "jungle" de Calais a débuté lundi 24 matin. Rencontre avec deux migrants soudanais, satisfaits de partir vers un centre d'accueil et d'orientation.

Article rédigé par Gaële Joly, franceinfo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 1 min
Des migrants lors du début de l'évacuation de la "jungle" de Calais, le 24 octobre 2016 (DENIS CHARLET / AFP)

Les portes du grand hangar, transformé en gare routière, ont ouvert lundi 24 octobre au matin dans la "jungle" de Calais. À 5 heures, bien avant le début de l'évacuation, une longue file d'attente s'était déjà formée dans le calme pour accéder aux bus, qui conduiront les migrants cette semaine vers des centres d'accueil et d'orientation (CAO) disséminés dans toute la France.

Les centres d'accueil, des "lieux de répit"

Si Adam est arrivé si tôt, c'est "pour avoir une place à côté du conducteur", dit-il en riant. Comme les autres, ce Soudanais devra d'abord faire son choix entre deux communes parmi les 450 CAO qui lui seront proposés.

"Peu importe l'endroit, peu importe la région. L’essentiel est que je sois en France, souligne Adam. J’espère trouver une bonne destination, dormir au chaud et me baigner normalement, dans des douches." Les centres d'accueil et d'orientation (CAO) accueilleront en moyenne une vingtaine de personnes, afin d'éviter des concentrations trop importantes.

Dans son sac à dos, Idriss a emporté tout ce qu'il possède : quelques vêtements, ses baskets, un duvet et ses papiers. Ce Soudanais a, lui aussi, le sourire aux lèvres. "C’est mieux pour moi [de partir], explique-t-il. La jungle, ce n’est pas bien. Quand j’ai entendu la proposition d’aller en CAO, j’étais très heureux. Parce que c’est propre et que ça me donne une chance d'étudier en France et de rencontrer des Français."

Ces migrants heureux de quitter Calais "sont à peu près 3 000", estime Yannick Le Bihan, directeur des opérations France de Médecins du monde. "Eux voient [les CAO] comme des lieux de répit, explique-t-il. Mais le reste, une bonne partie, veut toujours aller en Angleterre." Au total, 6 400 à 8 100 occupants de la "jungle" doivent être évacués cette semaine.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.