Côte d'Opale : des kayaks retirés de la vente pour empêcher les traversées des migrants
L'enseigne Decathlon ne vend plus pour l'instant de kayak dans quatre magasins sur la Côte d'Opale notamment à Calais et Grande-Synthe (Pas-de-Calais et Nord). Faute de pouvoir s'offrir des places dans les bateaux des passeurs certains migrants sont prêts à acheter ces embarcations très légères. Des traversées souvent meurtrières.
Dans les magasins Décathlon de la Côte d'Opale mercredi 17 novembre, impossible d'acheter un kayak gonflable. Les rayons ont tous été vidés, au grand damne d'un groupe d'Erythréens qui voulaient traverser la Manche. "Les risques qu'ils prennent sont considérables. Nous sommes attachés à ne jamais faire courir de risques à nos clients", explique l'enseigne dans un communiqué.
Trois fois plus de tentatives qu'en 2020
Un kayak pour gagner l'Angleterre. Le voyage est périlleux, mais certains migrants le tente faute de pouvoir se payer les 2 000 euros nécessaires pour traverser la Manche à bord d'un des bateaux des passeurs. Pour Alain Ledaguenel, président de la station des sauveteurs en mer de Dunkerque, la décision de la marque de sport pourrait éviter quelques drames. "Les kayaks gonflables ne sont pas équipés et ne donnent pas d'image radar, ce qui complique énormément nos recherches." Retirer ces embarcations de la vente serait une mesure symbolique mais peu efficace, selon des associations. "Ce n'est pas par ce biais qu'il faut prendre la crise humanitaire qui se déroule ici", plaide Pierre Roques, coordinateur de l'Auberge des migrants. Selon la préfecture maritime, 30 000 migrants auraient tenté de traverser la Manche depuis le début de l'année, soit trois fois plus que l'an passé.
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