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Naufrage de migrants en Manche : Emmanuel Macron "est furieux" contre Boris Johnson, selon son entourage

Selon les informations recueillies par franceinfo, l'Elysée dénonce "une agression" après la lettre envoyée par Boris Johnson à Emmanuel Macron, au sujet des traversées de la Manche par les migrants. 

Article rédigé par franceinfo, Julie Marie-Leconte
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Le président de la République, Emmanuel Macron, lors d'une conférence de presse à Zagreb, le 25 novembre 2021.  (DARKO VOJINOVIC / AFP)

Deux jours après la mort de 27 personnes dans leur tentative de traverser la Manche pour rejoindre l'Angleterre depuis la France, les relations se tendent vendredi 26 novembre entre Londres et Paris. Emmanuel Macron "est furieux" contre Boris Johnson, selon les informations recueillies par le service politique de franceinfo.

Dans une lettre adressée à Emmanuel Macron jeudi, qu'il a également diffusée sur Twitter, le Premier ministre britannique Boris Johnson suggère que tous les migrants arrivés clandestinement en Angleterre soient renvoyés vers la France. Une "lettre indigente sur le fond et déplacée sur la forme", a dénoncé le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal, vendredi.

L'Élysée dénonce une "agression"

Sur le fond, "il n'est pas question" que la France "reprenne" les migrants qui traversent la Manche, indique une source gouvernementale à franceinfo. "Ce n'est évidemment pas ce dont on a besoin pour régler ce problème", précisait en conférence de presse Gabriel Attal. Surtout, c'est la forme qui coince. Selon les informations de franceinfo, Emmanuel Macron n'avait pas encore pris connaissance du courrier de Boris Johnson lorsqu'il a découvert qu'il avait été tweeté par le Premier ministre britannique. En public, le président se dit "surpris des méthodes quand elles ne sont pas sérieuses". En coulisses, "il est furieux", confirme son entourage.

Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, présent à Rome avec le président Emmanuel Macron, a donc annulé sa rencontre avec son homologue britannique Priti Patel, dimanche à Calais. L'Élysée dénonce une "agression" et précise : "On va continuer de travailler sérieusement à une situation dramatique avec nos amis belges, allemands, néerlandais et avec la Commission européenne."

La France "bouc-émissaire" de Johnson

Après la crise des sous-marins australiens, le conflit sur les licences de pêche et les discussions sur la frontière nord-irlandaise, la crise diplomatique entre Londres et Paris a donc franchi un nouveau sommet. "Il est bien trop tôt" pour en sortir, confie à franceinfo l'entourage d'Emmanuel Macron. Aucun nouvel entretien téléphonique n'est d'ailleurs pour l'instant prévu entre le président français et Boris Johnson.

Pour la présidence française, le Premier ministre britannique confond sciemment les sujets liés au Brexit et les sujets bilatéraux. La France lui sert de "bouc-émissaire", estime un conseiller. "Boris Johnson utilise tous ces sujets pour faire de la politique intérieure et parler à son opinion publique. On ne va pas alimenter la bête." Selon lui, "à chaque fois qu'on essaie de recoller les morceaux, il nous refait le coup".

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