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Pour l'Auberge des migrants, le démantèlement du camp de Calais sera inefficace

L'association d'aide aux migrants doute de l'efficacité du démantèlement du camp à Calais, prévu "par étapes" par le ministre de l'Intérieur, en visite ce vendredi sur les terres du bidonville surpeuplé. 

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Le démantèlement "par étapes" de la "Jungle" de Calais est promise par le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve (JEAN-PIERRE BRUNET / MAXPPP)

Le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, est attendu à Calais ce vendredi pour une 7e visite du camp de migrants, situé dans le Pas-de-Calais. Le démantèlement du camp va se poursuivre "par étapes" a d'ores et déjà promis le ministre, alors que des commerçants et des transporteurs prévoient de manifester le 5 septembre pour obtenir notamment la date d'une disparition totale de la "Jungle" de Calais. Cependant, plusieurs associations d'aide aux migrants estiment que le démantèlement ne tient pas compte du contexte, ni de la réalité locale et nationale. Christian Salomé, le président de l'association L'Auberge des migrants s'en est expliqué sur franceinfo. 

franceinfo : que pensez-vous des annonces de Bernard Cazeneuve ?

Christian Salomé : on sait qu’il y a actuellement 80.000 demandes d’asile. Dans le même temps, on promet 8.000 places supplémentaires. Cela représente 10% des besoins. D’autre part, on nous dit qu’il faut détruire ce bidonville, mais sans proposer d’autres solutions. Ce bidonville a été mis en place, il y a 18 mois, pour que les migrants n’aient pas à s’abriter dans les anciennes usines désaffectées ou les anciens logements de Calais. Si on détruit pour renvoyer les gens vers le centre-ville de Calais, on ne va absolument pas aider au règlement de cette situation.

Que demandez-vous ?

Nous demandons la destruction du bidonville, qui est une catastrophe. On ne peut pas laisser les gens vivre sous des tentes tout l’hiver prochain. Il faut trouver une solution, mais une solution pour les gens. A partir du moment où l’on s’occupera de ces gens, de ces réfugiés de guerre, alors le camp sera vide et le problème ne se posera plus.

Quel effet a eu le démantèlement de la partie sud en mars dernier ?

Il n’a pas été bénéfique. La majeure partie des gens est partie vers la zone nord et là, les habitats ont donc été densifiés. On se retrouve maintenant, pour la partie bidonville, avec 8.000 personnes sur huit hectares. On propose les mêmes solutions qui n’en sont pas et on le sait très bien.

Vous vous attendiez à la forte hausse de population cet été dans la jungle de Calais ?

Oui, parce que d’une part, l’été, les réfugiés arrivent à passer la Méditerranée plus facilement. D’autre part, on relève cette année un phénomène supplémentaire. Les réfugiés qui sont à Paris sous les ponts et le métro sont chassés vers Calais. Si on les chasse à nouveau de Calais vers Paris, rien n’aura été résolu.  

"A partir du moment où l’on s’occupera de ces gens, alors le camp sera vide" : Christian Salomé, président de l'association L'Auberge des migrants

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