: Reportage "Parfait" ou "compliqué" : premières réactions à l'instauration d'une zone à trafic limité dans le centre de Paris
Une zone à trafic limité (ZTL) est mise en place à partir de lundi 4 novembre dans l'hypercentre de Paris. Elle concerne les quatre premiers arrondissements de la capitale, où vivent plus de 100 000 personnes. La zone de 5,5 km² s'étend de la place de la Concorde à l'ouest, à la place de la Bastille à l'est et de la place de la République au nord, au musée du Louvre au sud.
Désormais, les voitures et les autres véhicules motorisés n'ont plus le droit de traverser toute cette zone, à moins d'y travailler, de s'y arrêter pour un rendez-vous médical, pour déposer quelqu'un, pour faire un achat, pour aller au restaurant ou encore en tant qu'habitants du quartier. Comme rue de Rivoli, où Anaïs surveille sa fille en train de jouer sur une place à deux pas de chez elle. "En tant que riverains, on est ravis. Il y a moins de bruit, moins de pollution, moins de voitures, moins de danger pour les enfants. Donc c'est parfait", explique cette maman plus que favorable à une zone à trafic limité. Sa fille est en train d'apprendre à faire du vélo, "on est plus rassurés qu'il n'y ait pas beaucoup de voitures", souligne Anaïs.
"Ça va faire des bouchons"
L'objectif de la Ville est de faire diminuer la circulation de 7 à 30% selon les axes concernés. Les taxis, les bus, les ambulances peuvent eux continuer de circuler normalement. En revanche, pour les autres véhicules, il n'est possible de se rendre dans la zone qu'avec une des raisons prévues. Et quand les contrôles commenceront, il faudra présenter un justificatif. Un dispositif laborieux, pour Djane, qui travaille dans l'immobilier et enchaîne chaque jour les rendez-vous. "C'est compliqué parce que je ne sais pas comment faire pour justifier. Moi, je travaille et je bouge en scooter. Le problème, c'est que des fois on n'a pas le temps. Pour faire un justificatif ,il faut sortir mon téléphone, on perd 10 minutes et j'ai un client qui m'attend ailleurs. Pareil pour un livreur, même s'il a un justificatif dans son camion, il faudra qu'il s'arrête, qu'il le montre et ça va faire des bouchons." Les modalités de contrôles et la liste des justificatifs à fournir n'ont pas encore été définies.
"Les Parisiens ne vont jamais suivre ces trucs-là."
Nathalie, commerçante au sein de la ZTLà franceinfo
À l'intérieur de sa boutique, Nathalie remet de l'ordre dans sa vitrine. La mise en place de la ZTL la laisse sceptique, car les clients qui viennent lui acheter des écharpes, ce ne sont pas des piétons ni des cyclistes. Ce sont "des gens qui me remarquent en voiture, en général, explique-t-elle, qui se disent 'je m'arrêterai une autre fois'. Ça ne marchera jamais leur truc. Le justificatif, c'est quand même compliqué, non ?", estime Nathalie. Dans un premier temps, les autorités vont faire de la pédagogie et, dans six mois, les conducteurs en infraction recevront une amende de 135 euros. D'après la Ville, jusqu'à présent, entre 350 000 et 550 000 véhicules circulent chaque jour dans l'hypercentre de Paris.
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