Meaux : ce que l'on sait après la découverte des corps d'une mère de famille et de ses quatre enfants

Le mari de la victime, père des enfants, est considéré comme le principal suspect. Hospitalisé, il a été placé en garde à vue mardi matin.
Article rédigé par franceinfo
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Des policiers devant un immeuble à Meaux (Seine-et-Marne), le 26 décembre 2023, où cinq corps ont été retrouvés la veille. (CHRISTOPHE PETIT TESSON / AFP)

"Une scène de crime d'une très grande violence", selon le magistrat. Dans la soirée du lundi 25 décembre, les corps d'une mère de famille et de ses quatre enfants, âgés de 9 mois à 10 ans, ont été retrouvés dans un appartement situé à Meaux (Seine-et-Marne), a annoncé mardi le procureur de la République, Jean-Baptiste Bladier, lors d'une conférence de presse.

Le père de famille, principal suspect, a été interpellé mardi matin dans la commune de Sevran (Seine-Saint-Denis) et placé en garde à vue, a-t-il précisé. Franceinfo fait le point sur les premiers éléments de l'enquête. 

Une voisine a donné l'alerte

Les forces de l'ordre sont intervenues à la suite d'un signalement de proches, "s'inquiétant de l’absence de réponse des occupants des lieux", a expliqué le procureur. Les voisins ont affirmé avoir entendu des cris dimanche soir, puis lundi soir, selon les premiers éléments de l'enquête dévoilés par le magistrat. Cependant, ces derniers n'ont pas été inquiétés sur le moment, car "la mère de famille avait l'habitude de crier sur ses enfants".

C'est finalement une voisine qui a alerté les autorités, soulignant à franceinfo qu'elle "était sans nouvelle depuis dimanche" de la famille, alors qu'elle l'avait invitée pour le réveillon. D'autres éléments ont suscité son inquiétude, comme un SMS ne correspondant pas aux habitudes de la mère de famille, ou encore les stores de l'appartement, restés baissés pendant plusieurs heures. Interloquée, elle a fini par sonner au domicile familial, découvrant alors du sang sur la poignée de la porte.

Une femme et quatre enfants retrouvés morts

Les corps sans vie d'une mère et de ses quatre enfants ont été retrouvés vers 21 heures dans cet appartement situé à Meaux, a spécifié le procureur dans un communiqué. Les enfants étaient âgés de 9 mois, 4 ans, 7 ans et 10 ans, précise-t-il. Selon le magistrat, le logement ne présentait aucune trace d'effraction. Les forces de l'ordre ont alors activement recherché le père de famille, qui était absent lors de leur arrivée dans l'appartement. 

Sur place, les forces de l'ordre et le magistrat ont découvert "une scène de crime d'une très grande violence", a relaté avec émotion Jean-Baptiste Bladier. Ainsi, la mère de famille, âgée de 35 ans, et les deux petites filles ont été victimes "d'un très grand nombre de coups de couteaux". Le garçon de 4 ans et le bébé de 9 mois, eux, ne présentaient "pas de plaie sur le corps", le procureur évoquant la possibilité d'un "étouffement". Une autopsie doit avoir lieu mercredi à Paris.

Le père interpellé et placé en garde à vue

Principal suspect, le père de famille a été interpellé à proximité du domicile de son père, dans la commune de Sevran peu avant 8 heures mardi. Blessé à la main, il est "toujours hospitalisé, mais dans un cadre juridique de garde à vue", a précisé le procureur. Le suspect, qui "n'a pas encore été entendu", a "indiqué informellement savoir pourquoi il était en garde à vue, s'en être pris à sa famille", évoquant "son mal-être personnel et sa dépression", a ajouté Jean-Baptiste Bladier. 

Cet homme âgé de 33 ans est suivi depuis 2017 pour des troubles dépressifs et psychotiques. Des "documents médicaux et administratifs" ont été découverts à son domicile, "pouvant évoquer un internement de nature psychiatrique", ainsi que "des ordonnances médicales pour des tranquillisants", a détaillé le magistrat.

Si le casier judiciaire de cet homme est vierge, une procédure judiciaire datée de novembre 2019 fait état de violences avec des coups de couteau sur sa femme, lorsqu'elle était enceinte. Interrogée sur ces actes, elle avait affirmé n'avoir reçu "qu'une gifle", quand l'aînée du couple "était petite", sans donner plus de précisions, a exposé le magistrat. A l'époque, elle a refusé de porter plainte. La procédure avait été classée sans suite, au motif d'un état mental déficient.

Une enquête ouverte pour homicides volontaires

Une enquête est ouverte pour "homicides volontaires sur mineurs de 15 ans" et "homicide volontaire par conjoint". Elle a été confiée à la police judiciaire de Versailles. Pour ces deux crimes, la peine encourue est la réclusion criminelle à perpétuité, a expliqué le procureur.

Toutefois, les autorités judiciaires devront déterminer s'il y a eu, ou non, une altération du discernement au moment des faits. Dans ce cas, la peine encourue serait alors de 30 ans de réclusion criminelle. Et si une altération complète du discernement devait être prononcée, complète Jean-Baptiste Bladier, une mesure de sûreté "pourra être prononcée"

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