Famille tuée à Meaux : "En sonnant à la porte, j'ai découvert du sang sur les poignées", témoigne la voisine qui a alerté la police
"C'est très dur de raconter ce qu'il s'est passé". Elle ouvre sa porte, les yeux rougis : Nadine n'a pas dormi de la nuit, ce mardi 26 décembre au matin. C'est cette voisine et amie de la femme de 35 ans retrouvée morte à Meaux, avec ses quatre enfants, âgés de neuf mois, quatre ans, sept et dix ans qui a alerté la police, "était sans nouvelle depuis dimanche" de la famille. Dans son témoignage au micro de franceinfo, la voisine de la victime ajoute qu'elle avait invité toute la famille pour le réveillon de Noël.
Sans nouvelle de leur part, une connaissance de la voisine, "le fils d'une amie", se rend à la porte de l'appartement pour voir si tout va bien. Le père répond sans ouvrir sa porte d'entrée : "Tout le monde dort".
Le père de famille "dépressif"
Dans ce petit immeuble de cinq étages, situé près du square Adam-de-la-Halle de Meaux, la voisine raconte aussi qu'un peu plus tard, elle reçoit un SMS de la mère de famille qui dit "Je n'ai plus de batterie, je ne suis pas à la maison". Mais la façon dont ce message est écrit ne ressemble pas à ceux envoyés d'habitude par la maman, affirme toujours cette voisine.
Autre élément qui l'interpelle, les stores baissés depuis plusieurs heures dans l'appartement en question, ce qui ne ressemble pas aux habitudes de la mère de famille. La voisine se décide donc, lundi soir, à aller frapper, elle aussi, à la porte. "En repartant sonner, je constate qu'il y a du sang au niveau des poignées", témoigne Nadine sur franceinfo. Elle alerte aussitôt la police qui a alors constaté le drame.
Ce témoin, en état de choc, décrit le père de famille interpellé ce mardi matin à Sevran, en Seine-Saint-Denis, comme quelqu'un de "dépressif" et de "très réservé". La maman était en revanche, dit-elle, très "joviale", qui vivait pour sa famille et qui "tenait beaucoup à son homme". Et de glisser que la victime "ne se sentait pas en danger".
"Procédure relative à des violences avec usage d'un couteau"
Le casier judiciaire du principal suspect "est dépourvu de tout antécédent", a indiqué mardi 26 décembre le procureur de la République de Meaux, Jean-Baptiste Bladier lors d'une conférence de presse. Toutefois, "il existe une procédure relative à des violences avec usage d'un couteau", "commises le 14 novembre 2019" : la femme avait reçu un "coup de couteau dans l'omoplate gauche, occasionnant cinq jours d'interruption totale de travail". L'homme avait alors été placé en garde à vue mais "son état justifiait un internement psychiatrique immédiat", a précisé Jean-Baptiste Bladier. Après une hospitalisation en psychiatrie, du 14 novembre 2019 au 13 janvier 2020, en juin 2020, la procédure a ainsi été "classée sans suite" par le parquet de Meaux, "au visa du motif : état mental déficient", a expliqué le procureur lors de sa conférence de presse mardi.
Le père de famille, âgé de 33 ans, principal suspect dans cette affaire a été interpellé ce mardi matin "à 7h47 aux abords immédiats du domicile de son père" à Sevran, en Seine-Saint-Denis. "Mais il m'est rendu compte par les policiers qui ont pu procéder à sa notification de garde à vue qu'il a pu indiquer informellement savoir pourquoi il était en garde à vue, s'en être pris à sa famille et évoquer son mal-être personnel et sa dépression", a relaté le procureur de la République de Meaux. Il est ce mardi midi hospitalisé en raison "d'importantes blessures à la main". Le suspect s'était marié avec la mère de famille "en octobre 2023". En 2019, elle avait indiqué "qu'ils étaient en couple depuis 14 ans".
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