"Plan d'urgence" pour l'éducation : devant le ministère de l'Économie, les enseignants de Seine-Saint-Denis continuent la mobilisation

Près de 150 professeurs, parents d'élèves et syndicalistes de Seine-Saint-Denis se sont à nouveau mobilisés vendredi devant le ministère de l'Économie, pour réclamer un "plan d'urgence" pour l'éducation.
Article rédigé par franceinfo
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Des syndicats d'enseignants ont manifesté devant Matignon le 21 mars dernier, pour réclamer des moyens pour l'éducation en Seine-Saint-Denis. (LP/OLIVIER LEJEUNE / MAXPPP)

La mobilisation des professeurs et parents d'élèves de Seine-Saint-Denis continue. Vendredi 29 mars en début d'après-midi, ils étaient près de 150 réunis devant le ministère de l'Économie, soutenus par différents syndicats, pour demander un "plan d'urgence" de 358 millions d'euros à Bercy. Face au manque de personnel et à la dégradation des bâtiments, les personnels éducatifs du département tirent la sonnette d'alarme depuis un mois.

"Des enfants ne mangent qu'un repas par jour"

Zoé Buttsbak est professeure d'histoire-géographie dans un collège d'Aubervilliers. Pour elle, rien ne va plus. "Dans ma salle de classe, par exemple, j'ai un à deux élèves, tous les ans en sixième, qui n'ont pas de lunettes et qui ont du mal à suivre, car il n'y a plus de médecins scolaires en Seine-Saint-Denis", déplore-t-elle. L'enseignante dénonce aussi le manque d'assistantes sociales dans le département : "Dans un collège que je connais très bien, on est passé de 45% de boursiers à 25% de boursiers, car il n'y en a plus depuis trois ans".

"S'il n'y a plus personne pour aider à remplir les papiers, il n'y a plus de bourses. Donc j'ai des gamins pour qui le repas de la cantine est le seul de la journée"

Zoé Buttsbak, professeure d'histoire-géographie dans un collège d'Aubervilliers

à franceinfo

Pour pallier le manque de professeurs, les syndicats demandent la création de plus de 5 000 postes d'enseignants. Selon eux, un élève du département manque en moyenne une année de cours dans toute sa scolarité, faute de professeurs remplacés. Et pour l'obtenir, ces derniers, soutenus par les parents d'élèves, se disent prêts à faire durer le mouvement. Quitte à faire grève dans un mois, pour la rentrée des classes. 

"Il y a eu un plan d'urgence à Marseille et à Mayotte. La Seine-Saint-Denis, c'est le département le plus pauvre de France hexagonale : nous aussi, on en a besoin."

Zoé Buttsbak, enseignante d'histoire-géographie de Seine-Saint-Denis

à franceinfo

Gilbert, retraité, a un fils en troisième dans un collège de Pantin. Il trouve cette situation injuste pour son garçon qui passe le brevet cette année, et compte poursuivre le combat. "Ce sont les gamins qui trinquent, et on ne leur donne aucune chance. Ce n'est pas parce qu'on vient d'un milieu plus ou moins favorisé qu'on n’a pas les capacités à travailler".

La mobilisation doit se poursuivre samedi 30 mars. Des dizaines de manifestations, avec des personnels scolaires et parents d'élèves, sont attendues dans tout le département.

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