Val-de-Marne : des centaines de personnes sans abri occupent un bâtiment vide
Environ 400 personnes sans domicile ont pénétré vers minuit, dans la nuit de samedi à dimanche, dans ce bâtiment vide de 8 000 m2. Un responsable d'association a été interpellé.
Quelque 300 à 400 personnes immigrées sans abri occupent un bâtiment vide de Gentilly (Val-de-Marne) et plusieurs dizaines d'entre elles se sont retranchées sur le toit pour éviter leur expulsion du lieu, dimanche 4 septembre, selon des associations sur place. Il s'agit essentiellement d'exilés originaires d'Afrique (Soudanais, Tchadiens, Ivoiriens...) ou d'Afghanistan, dont plusieurs familles, d'après l'association United Migrants.
Les forces de l'ordre, arrivées sur place, "ont stoppé les entrées puis invité les personnes à quitter les lieux, ce qu'elles ont refusé", a rapporté à l'AFP la préfecture de police. Le responsable de l'association a été interpellé, a-t-elle ajouté. Sollicité par l'AFP, le parquet de Créteil a indiqué qu'un des responsables de l'opération était en garde à vue pour "dégradation en réunion". "L'un des occupants vient d'être emmené en garde à vue pour avoir voulu sortir des personnes de la rue", a affirmé de son côté Utopia 56 sur Twitter, qui parle d'enfants sur place.
Depuis hier soir, environ 400 personnes sans abri, dont une trentaine d’enfants, occupent un bâtiment vide de Gentilly, proche de Paris. L’un des occupants vient d’être emmené en GAV pour avoir voulu sortir des personnes de la rue et ainsi faire respecter leur droit. Soutien.
— Utopia 56 (@Utopia_56) September 4, 2022
"Une occupation calme" mais "illégale"
Ces migrants ont pénétré vers minuit, dans la nuit de samedi à dimanche, dans ce bâtiment vide de 8 000 m² "voué à la destruction" dont ils ont fait "une réquisition citoyenne", a déclaré à l'AFP United Migrants. "Ces 400 personnes sont sans domicile. Elles ont déjà épuisé les solutions temporaires de logement (...). Afin d'éviter de dormir une énième fois à la rue avec tous les dangers et difficultés que cela entraîne, elles ont décidé d'occuper ce lieu", poursuit l'association.
"Les habitant.e.s s'engagent à maintenir la propreté des lieux et à assurer une occupation calme dans le respect du voisinage", a poursuivi United Migrants. "La constitution de ce squat est illégale et n'est pas adaptée pour héberger des personnes au regard de l'état du bâtiment et de l'absence d'électricité", a souligné de son côté la préfecture de police, précisant qu'une centaine de femmes et d'enfants se trouvaient sur place.
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