À Amiens, un service de livraison à vélo comme alternative éthique aux plateformes américaines
Pour pallier les conditions de travail pas toujours éthiques des grosses plateformes de livraison à vélo, un Amiénois a lancé sa propre coopérative : Beefast. Résultats : une rémunération au juste prix et des commerçants locaux ravis. #IlsOntLaSolution
Commander son repas sur UberEats et autres Deliveroo est tentant, mais pose la question des conditions de travail précaires des livreurs. Payés à la course et non à l'heure, les salariés peuvent, certes, organiser leur temps de travail comme ils le souhaitent, mais restent dépendants de la demande.
Antoine Hosin, 23 ans et passionné de vélo de route, a travaillé pour ces deux plateformes et a vite été fatigué de la faible rémunération et du manque de protection sociale. Le jeune Amiénois a donc décidé, en mars 2020, de créer avec deux collègues sa propre structure de livraison à velo : Beefast.
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Un service rapide, éthique et écolo
Pour commander un repas ou un coursier, rien de plus simple, rendez-vous sur le site de Beefast. La livraison est rapide, simple et écolo, garantie sans aucune émission carbone. Au sein de la coopérative, chacun est payé au juste prix. “Les bénéfices vont à tout le monde et il n’y a pas d’actionnaires qui prennent les dividendes, c’est un modèle plus juste, plus éthique que de faire travailler les gens au SMIC”, déclare Antoine.
Un avis partagé par ses collègues. “On est payés à l’heure, donc on n'a pas besoin de se mettre en danger pour faire 10 commandes en 2 heures par exemple”, témoigne Louis Mercier. En un an, ce nouveau modèle a déjà séduit une vingtaine de partenaires locaux, comme la fleuriste Aude France : “Ils sont toujours présents par n’importe quel temps. Neige, pluie, vent, tout ce que vous voulez, ils sont toujours là, d’attaque. Du point de vue écologique c’est nickel aussi : tout se fait à vélo.” Si leur chiffre d'affaires augmente suffisamment, les quatre auto-entrepreneurs envisagent de devenir salariés de la coopérative d'ici la fin de l'année.
D'autres initiatives de ce genre ont fleuri ces derniers mois. À Nancy, la mairie propose un service gratuit de livraison des achats par vélo-cargo. Reste à savoir si ce genre d'actions locales pourront vraiment, à terme, proposer une réelle alternative à l'ascension fulgurante des géants de la livraison, qui s'est accélérée grâce à la crise sanitaire. Selon des chiffres obtenus par franceinfo auprès d'UberEats, 5 000 livreurs supplémentaires se sont inscrits entre mars et juin 2020 sur l'application.
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