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Dans les Vosges, de l'hydrogène vert produit à partir de déchets de bois

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Article rédigé par franceinfo
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À Epinal, dans les Vosges, des scientifiques produisent de l'hydrogène vert en utilisant le bois et tous ses déchets. Une unité de production préindustrielle, qui pourrait être transférée rapidement vers un industriel. #IlsOntLaSolution

Le gouvernement ambitionne de décarboner l’industrie d’ici 2050 en réduisant de 81% les émissions de CO2 dans l’atmosphère par rapport à 2015. Parmi les solutions envisagées par l’État pour remplacer les énergies fossiles comme le pétrole ou le charbon, on trouve l’utilisation d’hydrogène décarboné.

Le bois, un atout majeur pour décarbonner 

Mais il existe une alternative encore plus prometteuse, celle du bois dont on tire l'hydrogène. Un atout d'autant plus efficace que la ressource forestière est en constante augmentation. Aujourd'hui, seuls 25 à 30% de ce qui est coupé dans les forêts est valorisé. Le procédé n'est pas nouveau. Mais dans les Vosges, à Epinal, les chercheurs du laboratoire d'Études et de recherche sur le matériau bois cherchent à produire de l'hydrogène vert, zéro déchets pour pouvoir transférer cette technologie à l'industrie.

Petits bois, plaquettes forestières, bois de palette, tout est valorisé. Ici, on produit de l'hydrogène vert, zéro déchet, à partir de la combustion du bois. "Ce que l'on propose, c'est de produire à partir de faibles quantités de bois beaucoup d'hydrogène. L'avantage, c'est que ce ne sont pas des éoliennes ou des capteurs photovoltaïques, qu'on va acheter à l'étranger, c'est de l'utilisation de ressources locales", explique Yann Rogaume, directeur adjoint du Lermab et professeur à Université de Lorraine.

Rien ne se perd, tout se transforme 

10 kilos de bois permettent de produire un kilo d'hydrogène, la quantité nécessaire pour qu'une voiture parcourt 100 kilomètres. L'innovation réside dans le fait d'utiliser tout d'un bout à l'autre de la chaîne, y compris les sous-déchets de la combustion. Tous les gaz dont l'oxygéne repartent dans le circuit pour être transformés. Le laboratoire est une référence dans ce domaine. "En France, il y a très peu d'endroits ou des pilotes complets comme il y a ici. Ce qu'on développe ici, c'est prêt à être appliqué dans le secteur industriels", se félicite Yann Rogaume.

L'idée de ces scientifiques et de proposer de petites unités de production, trois ou quatre par départements pour éviter les transports par camion qui réduirait à néant l'effort fait pour produire cette énergie verte, zéro déchet.

L'unité de gazéification biomasse/déchets du LERMAB à Epinal  (France 3)

La ruée vers l'hydrogène vert 

Yann Rogaume et son équipe ne sont pas les seuls à travailler sur la question au sein de l’université de Lorraine. Plusieurs autres scientifiques s’y consacrent aussi. Comme le Laboratoire d'énergétique et de mécanique théorique et appliquée (Lemta), à Nancy, où des chercheurs cherchent à compresser l'hydrogène pour pouvoir le stocker plus facilement.

L'hydrogène vert révèle de nombreux atouts qui l'inscrivent naturellement dans la transition énergétique. Certains pays ont déjà relevé le défi et intégré l'hydrogène dans leur stratégie énergétique nationale. Parmi les pionniers, l'Allemagne qui en juin 2020 a voté un budget de 9 milliards d'euros pour accélérer l'utilisation de l'hydrogène dans les transports, l'industrie, le chauffage et d'autres applications. 

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