En Haute-Garonne, cette commune éteint son éclairage la nuit pour préserver la biodiversité
Lutter contre la perturbation des animaux nocturnes et améliorer le sommeil des habitants tout en faisant des économies, c'est le projet de la petite commune d'Auzeville-Tolosane qui a décidé d'éteindre ses lampadaires la nuit. #IlsOntLaSolution
Extinction des feux à Auzeville-Tolosane. Cette commune de 4000 habitants en périphérie de Toulouse a décidé d'éteindre l'éclairage public de 23h à 6h dans le cadre d'une expérience qui va durer un an. Une décision qui, la municipalité l'espère, aura plusieurs vertus : diminution de la pollution lumineuse néfaste pour la biodiversité mais aussi pour le sommeil des habitants. Un projet écolo mais aussi économique, car l'éclairage public... ça coûte cher !
Protéger les animaux... et notre sommeil
Les premières motivations de la commune sont environnementales. En France, la production de lumière artificielle a quasimment doublé en 25 ans et le ciel nocturne n'existe plus dans les villes. Les premières victimes ? Les animaux et les plantes. “L’éclairage artificiel perturbe les animaux : les insectes principalement, les amphibiens, les chauve-souris, les oiseaux... Il perturbe également les végétaux, on n’y pense pas mais l’éclairage la nuit réchauffe l’atmosphère et on voit des bourgeonnements anticipés de 15 jours parfois”, explique Claire Maylié, adjointe en charge de l'environnement.
Mais la lumière artificielle nocturne est aussi mauvaise pour les humains. Selon une enquête de l'Institut national du sommeil et de la vigilance, 24% des Français se disent gênés par l'éclairage public. Il peut diminuer notre production de mélatonine, qui est normalement générée dans l'obscurité et favorise l'endormissement. “Cette lumière perturbe la faune, la flore mais aussi l’humain. Par exemple le sommeil quand des personnes ont des lampadaires juste en face de chez eux”, souligne Claire Maylié. "Bel exemple que l'écologie peut venir au secours de l'économie", selon les mots du maire Dominique Lagarde, l'expérience devrait aussi permettre à la commune de faire des économies non négligeables. Alors que le coût de l'éclairage par an y représente 1,5% des dépenses, 27 000 euros pourraient être mis de côté.
Des habitants impliqués
Mais qu'en disent les habitants ? Aucune opposition notable n'a été enregistrée et il y avait même une attente. "Globalement, tout le monde a l'air de penser que c'est dans l'air du temps. Certains habitants nous ont même dit : 'Pourquoi ne l'avez-vous pas fait avant ?'", témoigne Claire Maylié. En tout cas, les riverains sont invités à participer à cette nouvelle vie nocturne par le biais d'animations. Des balades de nuit leur seront proposées, des conférences organisées et des boîtes à outils mises à disposition pour observer la faune nocturne. À l'issue de l'expérience, un questionnaire leur sera remis et un bilan sera dressé. Et dans la région toulousaine, Auzeville-Tolosane n'est pas la seule ville à avoir pris une telle initiative : Pechabou, Pompertuzat, Corronsac, Colomiers ou encore Lacroix-Falgarde ont elles aussi éteint leurs feux.
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