L'Etat abandonne le nouveau logiciel de paye des fonctionnaires
Le gouvernement a décidé d'interrompre son développement qui a déjà coûté 230 millions d'euros. Les syndicats ont dénoncé un "gouffre financier".
Six cents millions d'euros sur les dix prochaines années. C'est l'économie qu'espère réaliser le gouvernement en interrompant le développement d'un nouveau logiciel de paye des fonctionnaires qui a déjà coûté plus de 230 millions d'euros. "Le gouvernement a décidé d'arrêter les frais", indique le ministère du Budget, lundi 10 mars, quelques mois après l'arrêt du système Louvois, utilisé pour le paiement des soldes des militaires.
L'idée d'un opérateur national de paye (ONP) avait été lancée en 2007 pendant la présidence de Nicolas Sarkozy. A terme, ce service devait devenir le prestataire unique et centralisé de la paye des quelque 2,4 millions d'agents de l'Etat. Il devait également permettre de réduire les effectifs consacrés au traitement de la paye, alors évalué à quelque 12 000 agents.
Le logiciel unique, une solution coûteuse et risquée
Mais le ministère du Budget relève que "la solution technique retenue à l'époque d'un nouveau calculateur unique (...) présentait des risques". Et d'expliquer : "Dès l'été 2012, quand nous sommes arrivés aux responsabilités, nous avons lancé un audit." Un rapport rendu récemment sur le sujet "préconise de réorienter le projet car les tests réalisés présentaient des risques sur les payes et des coûts qui allaient être dépassés et très élevés", a ajouté le ministère.
D'après le ministère, le gouvernement privilégiera désormais une "approche plus réaliste, plus pragmatique et à moindre coût pour sécuriser et améliorer la gestion des payes". De son côté, le syndicat FO finances a estimé que l'échec de ce projet était "un gouffre financier".
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