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L'exécutif et les députés UMP ont décidé de renoncer à étendre la déchéance de nationalité aux assassins de policiers

Cette mesure-phare du projet de loi sur l'immigration était contestée jusqu'au sein de la majorité, a annoncé mardi à la presse le patron des députés UMP Christian Jacob.La commission des Lois a adopté un amendement pour supprimer cet article du projet de loi, introduit dans le texte à la demande de Nicolas Sarkozy.
Article rédigé par France2.fr
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Une séance de l'Assemblée Nationale (archives 29 juin 2010) (AFP / Patrick Kovarik)

Cette mesure-phare du projet de loi sur l'immigration était contestée jusqu'au sein de la majorité, a annoncé mardi à la presse le patron des députés UMP Christian Jacob.

La commission des Lois a adopté un amendement pour supprimer cet article du projet de loi, introduit dans le texte à la demande de Nicolas Sarkozy.

"Je demande à chacun de se rallier à la position de compromis (l'abandon de cette mesure, ndlr) qui a été prise en accord avec le président de la République", a ajouté le Premier ministre, dont les propos ont été confirmés par son entourage.

Le ministre de l'Immigration a approuvé en estimant que cette mesure était "uniquement symbolique" et qu'il ne fallait pas prendre "le risque de diviser la majorité" sur ce point.

La mesure, très décriée, a déjà été rejetée par le Sénat. Elle vise à déchoir de leur nationalité les personnes devenues françaises depuis moins de 10 ans qui se sont rendues coupables de crime à l'encontre de personnes dépositaires de l'autorité de l'Etat.

Cette décision n'a pas rencontré l'approbation de tous les membres de la majorité même si le consensus était important.

Près de 70 députés UMP et de la "confédération des centres", dont l'ancien numéro deux du gouvernement Jean-Louis Borloo, ont donné de la voix en déposant un amendement pour supprimer cette mesure.

"Il ne faut pas imaginer qu'il y a une partie des députés qui a gagné contre une autre. Il n'y a pas un député qui n'a jamais pensé que la mesure était fragile sur le plan constitutionnel et donc fragile juridiquement", a déclaré le vice-président du groupe, Jean Leonetti.

Certains députés UMP ont dénoncé le recul de la majorité: Jacques Myard a traité ses collègues opposés à la mesure de "bobos salonards". "C'est une connerie de reculer là-dessus. Il y a un ras-le-bol dans ce pays dont nous ferons les frais", a-t-il lancé.

Philipper Meunier a souligné l'importance de cette "annonce du président". "Il y a une attente du peuple sur cette question. Il ne faut pas reculer", a prévenu le député du Rhône.

Le Front national a dénoncé la "lâcheté de l'UMP" après la décision du gouvernement et du parti présidentiel.

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