L'homme d'affaires J.-M. Messier a été condamné vendredi à trois ans de prison avec sursis et 150.000 euros d'amende
L'ancien PDG de Vivendi Universal (VU) était poursuivi devant le tribunal correctionnel de Paris pour des délits présumés commis en 2002, lors des déboires du groupe de médias et de communication.
Jean-Marie Messier, qui va faire appel du jugement selon un de ses avocats, trouve sa condamnation "profondément injuste", a-t-il dit dans un communiqué.
Le tribunal est allé contre les réquisitions du parquet qui avait réclamé une relaxe générale envers Jean-Marie Messier et six autres prévenus. L'ancien chef d'entreprise est reconnu coupable de "diffusion de fausse information aux marchés" sur la santé financière de Vivendi "et abus de biens sociaux". Il est en revanche relaxé sur l'accusation de manipulation de cours de l'action de VU.
Lors du procès, en juin 2010, le parquet avait requis sa relaxe complète.
Parmi les six autres prévenus, le Canadien Edgar Bronfman Jr, directeur général de Warner Music, a été condamné à 15 mois de prison avec sursis et 5 millions d'euros d'amende pour délit d'initié. Cet homme d'affaires est l'héritier d'une des plus célèbres dynasties industrielles de son pays, l'entreprise Seagram, absorbée en 2000 par Vivendi.
L'ancien bras droit de Jean-Marie Messier, Guillaume Hannezo, ancien directeur financier de VU, a été condamné à 15 mois de prison avec sursis, pour délit d'initié notamment, ainsi qu'à une amende de 850.000 euros. Un autre ancien dirigeant de Vivendi, Eric Licoys, est condamné à six mois de prison avec sursis.
L'ancien PDG devra par ailleurs indemniser plusieurs dizaines de petits actionnaires de Vivendi Universal floués par la chute du titre. Ceux-ci avaient été le fer de lance l'action judiciaire à son encontre.
Partie civile, le groupe ne demandait pas de réparation à ses ex-dirigeants.
En janvier dernier aux Etats-Unis, à New York, un jury populaire a retenu la responsabilité de Vivendi -mais pas celle de Jean-Marie Messier- pour des faits d'information fausse, à la suite d'une procédure en nom collectif (class action). La procédure judiciaire américaine se poursuit.
"Un an après le jugement du jury américain me déclarant à l'unanimité non coupable, le verdict rendu aujourd'hui par la justice pénale française, près de 10 ans après les faits, m'apparait incompréhensible", a commenté Jean-Marie Messier dans un communiqué transmis à l'AFP.
A la tête de VU, le très médiatique PDG fut considéré par certains, au début des années 2000, comme l'icône du capitalisme français. Il avait développé une communication euphorique sur la situation financière du groupe avant que les marchés financiers ne découvrent que ce dernier croulait sous une dette de 35 milliards d'euros. Jean-Marie Messier avait démissionné de son poste en juillet 2002.
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