Cet article date de plus de treize ans.

L'INSEE a corrigé lundi les chiffres du ministre de l'intérieur sur l'échec scolaire des enfants d'immigrés

"Les deux tiers des échecs scolaires, c'est l'échec d'enfants d'immigrés" et "deux tiers des enfants d'immigrés" sortent "de l'appareil scolaire sans diplôme", avait récemment affirméClaude Guéant en s'appuyant sur une étude de l'Institut national de la statistique et des études économiques de 2005.
Article rédigé par France2.fr avec agences
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 2min
Le siège de l'INSEE à Paris (15-3-2010) (AFP - LOIC VENANCE)

"Les deux tiers des échecs scolaires, c'est l'échec d'enfants d'immigrés" et "deux tiers des enfants d'immigrés" sortent "de l'appareil scolaire sans diplôme", avait récemment affirmé
Claude Guéant en s'appuyant sur une étude de l'Institut national de la statistique et des études économiques de 2005.

"Suite aux différents échanges qui ont eu lieu par voie de presse à ce sujet, l'INSEE souhaite rappeler les statistiques publiées en 2005 sur le parcours scolaire des enfants d'immigrés". Ces statistiques figurent dans l'ouvrage "Les immigrés en France" (INSEE-Références), portant sur la scolarité dans l'enseignement secondaire des élèves entrés en 6e en 1995.

"La proportion d'enfants d'immigrés parmi les élèves sortis sans qualification de l'enseignement secondaire peut être estimée à environ 16 % pour les enfants de familles immigrées. Si on y ajoute les enfants de familles 'mixtes', cette proportion passe à environ 22 %", selon le communiqué de l'Institut.

Dans cette étude, les proportions d'élèves sortis sans qualification de l'enseignement secondaire sont ainsi de 10,7 % parmi les enfants de familles immigrées, 6,6 % parmi les enfants de familles "mixtes", 6,1 % parmi les enfants de familles non immigrées. A la rentrée 1995, près d'un entrant en sixième sur 10 appartenait à une famille immigrée et 6 % des élèves vivaient dans une famille "mixte". Par "famille immigrée", on entend une famille dont les deux parents sont immigrés, c'est à dire nés étrangers à l'étranger, ou une famille monoparentale dont le parent chef de famille est immigré. Une "famille mixte" est une famille dont un seul des deux parents est immigré.

Qualifiant l'affaire "d'extrêmement grave", les syndicats avaient sommé la direction de l'INSEE de corriger les propos successifs de Claude Guéant. "L'Insee n'a pas vocation à corriger toutes les mauvaises interprétations des données qu'il publie, qu'elles soient de bonne ou de mauvaise foi. Mais lorsqu'une affaire publique prend une telle importance, lorsque l'institut est directement remis en question, les agents et leurs organisations syndicales attendent une communication", écrivaient-ils.

Dans un premier temps, la direction de l'Institut avait rétorqué qu'elle n'avait pas à répondre à des commentaires politiques et qu'elle devait se limiter à diffuser ses documents. Le ministre, accusé par l'opposition de stigmatiser les immigrés pour séduire les électeurs d'extrême droite, avait affirmé s'appuyer sur des études de l'INSEE. Il a
envoyé plusieurs droits de réponse à des médias qui écrivaient que ses chiffres étaient faux.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.