Un protectionnisme européen au cœur du programme de l'UMP
Troisième volet de la présentation du projet présidentiel, la convention organisée mardi à Paris par le parti de la majorité a achevé de dévoiler le programme du futur candidat non déclaré à l'élection présidentielle, Nicolas Sarkozy.
Après "le rendez-vous du courage" sur l'économie et "le rendez-vous du rassemblement" sur l'éducation, la sécurité et l'immigration, l'UMP a donné mardi 6 décembre "le rendez-vous de l'ambition".
Pas de politique intérieure au programme de cette troisième et ultime convention censée dévoiler le projet présidentiel du parti de la majorité. Au menu : de l'UE, de l'Eurogroupe, du G20, des pays émergents... Bref, des questions internationales désormais liées au destin de la France.
Retour sur quelques mesures phares.
Si "elle ouvre des perspectives nouvelles", la mondialisation "porte en elle des fissures, des effets pervers et même d'authentiques dangers", prévient l'UMP. Sa réponse : des institutions.
• Fusion du G8 et du G20 pour lutter contre la "pléthore de machins"
"La France doit aussi travailler à l’émergence d’une gouvernance mondiale plus efficace", estime le parti de la majorité. Ainsi, son projet propose de fusionner le G8 et le G20 "parce qu'il y a trop d'organes spécialisés, sans vision globale, et sans réel pouvoir de décision". "Une pléthore de machins", vulgarise Nicolas Rossignol, l'animateur de la convention, qu'il convient d'organiser en un G20, "instance formelle, avec un secrétariat permanent pour gagner en réactivité et efficacité".
Rebondissant sur la polémique autour de la suppression du droit de veto de la France à l'ONU, au cœur d'une brouille entre le PS et Europe Ecologie-Les Verts, l'UMP se contente de répondre : "Il est hors de question de fragiliser la voix de la France dans le monde en remettant en cause sa place de membre permanent (...) et son droit de veto."
• Considérer les pays émergents
Dans la lignée de la circulaire Guéant du 31 mai sur les autorisations de travail accordées à des étudiants étrangers à l'issue de leurs études en France, l'UMP souhaite que "des étrangers à haut potentiel continuent à venir en France pour se former" afin de participer "à terme au développement économique de leur pays d'origine". Cette mesure, estime le parti, s'inscrit dans une "politique de codéveloppement solidaire", tournée vers les pays émergents.
Comme le Parti socialiste (p. 15 du PDF), l'UMP propose une taxe sur les transactions financières, sans en préciser le montant. La taxation prônée par le PS s'élève à 0,05 %.
La France en Europe
Au lendemain de l'annonce par l'agence de notation Standard & Poor's d'une possible baisse de la note de 15 des 17 pays de la zone euro, le parti de la majorité place une "Europe forte" au cœur de "ses ambitions".
Pour se protéger des pays émergents et notamment de la Chine, l'UMP insuffle à son programme une dose de protectionnisme. Réclamant "un principe de réciprocité dans les relations commerciales", le texte imagine "la mise en place de 'taxes réciprocité' aux frontières de l'Europe". La fiscalité "sera modulée afin de corriger les phénomènes de concurrence déloyale de la part de pays n'ayant pas les mêmes normes sociales, environnementales mais également économiques que l'Europe".
Cette mesure, défendue aujourd'hui par la droite, a été maintes fois évoquée de l'autre côté du spectre politique, comme l'indiquent nos confrères du site Présidentielle 2012. Elle faisait par exemple partie du projet défendu par Arnaud Montebourg lors de la primaire socialiste.
• Un gouvernement économique de l'euro
L'UMP, qui a désormais dévoilé la quasi-totalité de son programme, devra l'adopter définitivement le 21 janvier en conseil national.
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