La France a officiellement ouvert mardi son marché des jeux d'argent et de hasard en ligne
Trois jours avant le début de la Coupe du monde de football, 17 licences ont été octroyées à 11 opérateurs selon un décret paru au Journal officiel.
Le marché des jeux en ligne est estimé à près de deux milliards d'euros en 2011 pour trois millions de joueurs.
La loi sur les jeux en ligne était passée au pas de charge en avril pour permettre cette ouverture, juste avant un Mondial qui devrait rapporter beaucoup d'argent aux opérateurs.
Trois types de jeux sont concernés: paris hippiques mutuels, paris sportifs à cote en direct sur des épreuves réelles validées par les fédérations, "jeux de cercle" comme le poker, bien que le lancement effectif ait été repoussé à la fin juin.
Les paris peuvent commencer
Selon le décret publié au JO, l'Autorité de régulation des jeux en ligne (Arjel), un organisme spécialement créé, a délivré 17 licences, ou "agréments", à 11 opérateurs de jeux en ligne, afin de démarrer les paris dès la Coupe du Monde en Afrique du Sud (11 juin-11 juillet).
Elle a octroyé les agréments pour chaque jeu pour 20.000 euros et pour cinq ans renouvelables. Parmi les opérateurs concernés par le décret, on retrouve le PMU, la Française des Jeux ou encore Betclic, Beturf, BES SAS. Les opérateurs de licences de paris sportifs ou hippiques peuvent démarrer leurs activités dès mardi, plus probablement mercredi.
La loi "relative à l'ouverture à la concurrence et à la régulation du secteur des jeux d'argent et de hasard en ligne" a été promulguée le 13 mai. Elle met fin à 471 années de monopole de l'Etat sur les jeux établi par un édit du roi François Ier le 21 mai 1539. Les jeux étaient depuis sous l'autorité de l'Etat qui déléguait son monopole aux casinos, à la Loterie nationale ou au PMU. Le PMU et la Française des Jeux (FDJ) sont déjà positionnés pour la libéralisation du marché. En 2009, les 30 millions de joueurs français occasionnels ou réguliers ont dépensé 21,6 milliards d'euros aux jeux d'argent et de hasard, dont cinq milliards pour les caisses de Bercy.
Une loi adoptée le 6 avril après des débats au pas de charge
Le Parlement avait donné le 6 avril son feu vert définitif au projet de loi ouvrant à la concurrence les jeux de paris en ligne (sportifs, hippiques, poker), un texte permettant selon l'UMP d'"assécher" l'offre illégale mais destiné, selon la gauche, aux "amis du Fouquet"s" de Nicolas Sarkozy.
Pressé par le calendrier - les agréments devant être donnés pour la coupe du monde de football, le 11 juin - le gouvernement avait mené les débats au pas de charge, la majorité ne déposant aucun amendement et repoussant systématiquement tous ceux de l'opposition. La gauche avait fustigé "une loi qui revient à blanchir des intérêts privés aujourd'hui illégaux" et "favorise des intérêts particuliers très proches du pouvoir: Arnaud Lagardère, Martin Bouygues, Patrick le Lay, Vincent Bolloré, François Pinault, Dominique Desseigne, Stéphane Courbit et Alexandre Balkany".
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