La gauche contre le projet "Grand Paris"
La majorité municipale de la capitale a protesté mardi de manière véhémente contre le projet du "Grand Paris"La majorité municipale de la capitale a protesté mardi de manière véhémente contre le projet du "Grand Paris"
Pour le maire PS de Paris, Bertrand Delanoë, qui en demande le retrait, ce projet est marqué par un souhait de reprise en main de l'Etat.
Voulu par l'Elysée, il vise à doter l'agglomération parisienne (9 millions d'habitants) des structures d'une "ville-monde". A terme, les transports devraient bénéficier de 35 milliards d'euros d'investissements.
Devant son assemblée municipale, le maire de la capitale a "vivement" souhaité que le projet soit repris dans le cadre d'une concertation donnant "aux collectivités locales la possibilité de participer réellement" à son élaboration. Un voeu en ce sens des groupes PS, PCF et MRC a été adopté, les verts présentant leur propre texte. Ce que le communiste Ian Brossat a regretté, pointant du doigt des arrière-pensées en vue des régionales de mars qui verront les écologistes présenter leurs propres listes au premier tour.
Le maire de Paris a dénoncé "la brutalité" de la méthode employée par le gouvernement et sa "précipitation". "Ce qui se dessine, c'est la reprise en main par l'Etat de la quasi-totalité des politiques publiques dans la métropole parisienne", a-t-il critiqué, voyant dans la "société du Grand Paris" prévue par le projet législatif une "superstructure technocratique".
Pour les verts, Yves Contassot, très offensif, a parlé de "manipulation grossière", de "coup d'Etat" qui transformerait l'Ile-de-France en un "gruyère". Selon lui, pour les régionales, la tête de liste UMP Valérie Pécresse sera candidate à un "poste de sous-préfet".
"Totalement solidaire" du gouvernement, l'UMP Jean-François Lamour a affirmé qu'il n'y "aura en aucun cas une gestion centralisatrice et étatique". Hors séance, il a précisé que la "priorité du Premier ministre est d'intégrer les fruits de la concertation avec les élus" avant l'examen du texte en Conseil des ministres. Le projet de transport "grand huit" du secrétaire d'Etat Christian Blanc consiste "à faire circuler 3 millions de voyageurs sur 130 km "afin de relier 'en moins de 30 minutes' les deux extrémités de la métropole, a-t-il souligné, taxant Bertrand Delanoë d'"immobilisme".
Soutenant aussi le "plan de transport le plus ambitieux depuis 50 ans", Yves Pozzo di Borgo (Centre et indépendants) a apostrophé le maire: "Est-ce le choc des européennes, qui a vu les verts dépasser les socialistes ? Sont-ce vos ambitions présidentielles et les primaires au sein de votre famille politique qui vous font redevenir le chef militant, oubliant les intérêts des Parisiens et des Franciliens ?"
Quant à la très "bayrouiste" vice-présidente du Modem, Marielle de Sarnez (classée parmi les non-inscrits), elle a jugé le projet "préoccupant tant sur le fond que sur la forme". Elle a dénoncé "un emprunt de plus de 20 milliards" pour les transports, au moment "où les finances sont exsangues". "L'Etat décide tout seul, décrète, préempte sur environ 35.000 hectares", a-t-elle regretté.
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