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Le défilé parisien, rendez-vous traditionnel de la fête nationale, était empreint de gravité jeudi

Mercredi, cinq soldats français ont été tués dans un attentat en Afghanistan. Et un sixième a trouvé la mort jeudi.Avant le défilé, Nicolas Sarkozy s'est rendu au chevet de soldats blessés en Afghanistan à l'Hôpital d'instruction des armées de Percy.
Article rédigé par France2.fr
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Les Champs-Elysées, le 14 juillet 2011

Mercredi, cinq soldats français ont été tués dans un attentat en Afghanistan. Et un sixième a trouvé la mort jeudi.

Avant le défilé, Nicolas Sarkozy s'est rendu au chevet de soldats blessés en Afghanistan à l'Hôpital d'instruction des armées de Percy.

A sa sortie, il a annoncé avoir convoqué un conseil de sécurité pour adapter la mission française en Afghanistan au "nouveau contexte".

Ce conseil doit permettre d'"organiser les nouvelles conditions de sécurité du travail de nos soldats dans la période de transition qui s'ouvre entre aujourd'hui et le départ des forces françaises d'Afghanistan", a indiqué le chef de l'Etat, précisant implicitement que le calendrier de retrait qu'il avait fixé ne changerait pas.

La réunion, qui se tient depuis le début de l'après-midi autour du président de la République, rassemble le Premier ministre, François Fillon, le ministre des Affaires étrangères, Alain Juppé, et celui de la Défense, Gérard Longuet, ainsi que le chef d'état-major des armées, l'amiral Edouard Guillaud.

"Nous sommes maintenant davantage face à des actions de type terroriste, pas seulement des actions militaires (...) il est donc un nouveau contexte et, face à ce nouveau contexte, il faut de nouvelles mesures de sécurité", a estimé M. Sarkozy. "Il faut que l'armée française s'adapte à ces nouvelles conditions entre maintenant et notre départ", a-t-il insisté jeudi matin devant la presse.

A l'issue du défilé militaire, le chef de l'Etat a déclaré sur France 2 : "J'ai annoncé un calendrier de retrait de nos troupes en Afghanistan, le retrait commencera dès cette année et s'étalera jusqu'en 2013". Et d'ajouter : "Ce calendrier de retrait doit être fait d'une façon concertée, organisée avec nos alliés et en accord avec les Afghans qui vont prendre en main la sécurité de leur pays",

Nicolas Sarkozy a également précisé qu'il rendrait "l'hommage solennel de la Nation (aux) malheureuses victimes" de l'attentat-suicide de mercredi. "C'est un 14 juillet qui doit permettre à chaque Français de manifester son attachement et son admiration à tous ces jeunes soldats dont la vocation est admirable, qui se mettent au service de leur pays, au service de la France", a-t-il également souhaité. "Bien sûr, nous leur dédions cette Fête Nationale, même si celle-ci est cruellement endeuillée par ce qui s'est passé", a-t-il ajouté.

Nicolas Sarkozy est arrivé peu avant 9h à l'hôpital militaire de Percy, à Clamarts (Hauts-de-Seine) pour rencontrer des soldats blessés en Afghanistan. Pour cette visite d'une heure, le chef de l'Etat était accompagné du ministre de la Défense, Gérard Longuet. Il a visité le service de chirurgie orthopédique ainsi qu'un appartement thérapeutique où les soldats lourdement handicapés réapprennent les gestes de la vie quotidienne. Il s'est entretenu avec les patients et leurs familles ainsi qu'avec le personnel soignant et a rencontré les deux soldats blessés qu'il avait ramenés d'Afghanistan mardi.
Les cérémonies ont débuté à 10h, avec l'arrivée du chef de l'Etat sur les Champs-Elysées. Les unités basées outre-mer, de la zone Caraïbe (Antilles, Guyane), du Pacifique (Polynésie, Nouvelle-Calédonie) et de l'Océan indien (La Réunion, Mayotte) ont ouvert le défilé.

Mais le public devait réserver un accueil particulier aux militaires de retour d'opérations extérieures, en Afghanistan ou en Côte d'Ivoire, qui descendent ensuite les Champs-Elysées. Les armées souhaitaient que les Français puissent applaudir les hommes et les femmes engagés sur le terrain.

La mort mercredi de cinq soldats dans un attentat-suicide en Kapisa, au cours duquel quatre autres soldats français ont été grièvement blessés, a donné à ce rendez-vous un caractère particulier. "Il y aura beaucoup d'émotion partout autour de nos monuments aux morts", estimait Axel Poniatowski, président de la commission des Affaires étrangères de l'Assemblée nationale, pour qui les cérémonies "prendront un ton différent".

Sur les Champs-Elysées, 5.035 soldats ont défilé à pied, les autres à cheval ou à bord des dizaines d'engins motorisés mis à contribution. Mais le défilé 2011, c'étaient aussi 300 véhicules, 240 chevaux, 84 avions et hélicoptères pour un défilé aérien de sept à huit minutes dans le ciel de Paris.

Pour la première fois cette année, quatre unités des écoles militaires, du 2e RIMA et de la Légion étrangère ont défilé en chantant. Les Parisiens ont aussi applaudi les Pompiers de Paris qui ont défilé à pied ou à bord de leurs véhicules à l'occasion du 200e anniversaire de la Brigade des sapeurs-pompiers de Paris.

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