Le gouvernement français s'est déclaré mercredi prêt à autoriser les éleveurs à abattre les loups dans certaines zones
La ministre de l'Ecologie Nathalie Kosciusko-Morizet a reçu une délégation de députés, d'élus et de représentants des éleveurs locaux après deux attaques de loups dans la vallée de l'Ubaye (Alpes-de-Haute-Provence) survenues ces dernières semaines, qui ont provoqué la perte d'une centaine d'ovins.
Au 25 juillet 2011, 583 attaques qui ont provoqué la mort de 2.115 moutons ont été recensées, soit une augmentation d'environ 25% des attaques et de 18% des pertes par rapport à 2010.
Pour Nathalie Kosciusko-Morizet, le statut d'espèce protégée du loup ne s'oppose "en aucune façon à la volonté ferme de l'Etat de diminuer la pression du loup sur les élevages", peut-on lire dans un communiqué du ministère de l'Ecologie.
Depuis l'hiver dernier, "le Groupe national loup" a assoupli la réglementation sur les abattages de loups par les éleveurs, les bergers, les lieutenants de louveterie et les chasseurs lorsque la situation le justifie.
La ministre a annoncé qu'elle allait proposer lors de la prochaine réunion du Groupe national loup d'ajuster le protocole à la réalité de l'expansion de la population de loups. "Il s'agit de permettre à l'ensemble des éleveurs situés dans une zone reconnue à risque de défendre leur troupeau dès les premières attaques sans autre procédure administrative", peut-on lire dans le communiqué du ministère.
En outre, le nombre de prélèvements maximum fixé à 6 loups sur la période 2010/2011 pourra être revu chaque année en fonction de la population estimée, du rythme de son accroissement et des dégâts occasionnés.
Entre 170 et 200 loups recensés en France l'hiver dernier
La population totale des loups en France a été estimée entre 170 et 200 individus à l'hiver 2010-2011, contre 140 à 170 loups l'hiver précédent, a indiqué mercredi la Direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement (Dreal) Rhône-Alpes.
Le loup est présent de manière permanente depuis au moins deux ans dans 28 zones en France réparties sur neuf départements, en particulier ceux des Alpes, selon la Dreal Rhône-Alpes, qui a en charge le plan d'action national loup.
Des zones de présence permanente du loup ont été localisées, à partir d'empreintes dans la neige, d'excréments ou de restes de proies, en Savoie, Haute-Savoie, Isère, Drôme, Hautes-Alpes, Alpes-de-Haute-Provence, Alpes-Maritimes, Var et dans les Pyrénées Orientales.
Ce recensement, réalisé par l'Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS), ne prend pas en compte les loups en dispersion hors des zones de présence permanente. Des loups solitaires ont ainsi été repérés au printemps 2011 dans les Vosges et le Doubs.
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