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Le ministre des Affaires étrangères a déclaré avoir songé à démissionner en raison de la politique à l'égard des Roms

"Je ne suis pas content de ce qui s'est passé, je ne suis pas content de cette polémique", a-t-il déclaré lundi sur RTL, estimant que l'image de la France à l'étranger avait souffert."Comment faire pour y remédier ? En démissionnant, j'y ai pensé", a-t-il ajouté, en soulignant que son "malaise s'est heurté à la réalité".
Article rédigé par Angel Herrero Lucas
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 2 min
Bernard Kouchner le 27/08/10 (AFP Thomas Samson)

"Je ne suis pas content de ce qui s'est passé, je ne suis pas content de cette polémique", a-t-il déclaré lundi sur RTL, estimant que l'image de la France à l'étranger avait souffert.

"Comment faire pour y remédier ? En démissionnant, j'y ai pensé", a-t-il ajouté, en soulignant que son "malaise s'est heurté à la réalité".

Il a précisé que c'était la première fois depuis qu'il est ministre des Affaires étrangères de Nicolas Sarkozy qu'il avait "profondément" songé à démissionner et qu'il en avait parlé avec le chef de l'Etat. Prié de dire ce qui l'avait retenu, Bernard Kouchner a répondu : "L'efficacité. Qu'est-ce que ça aurait fait pour les Roms ?"

"Ca me fend le coeur de voir, pas seulement les Roms, beaucoup d'autres aussi mais les Roms en particulier, être malmenés, être exploités, des enfants qui sont drogués pour paraître malades et apitoyer les populations. Il y a une oppression et même une esclavagisation des ces populations", a-t-il ajouté.

Cambadélis (PS) à Kouchner : "Démissionne, Sarkozy va te virer !"
En observant que Bernard Kouchner "a eu des vapeurs à propos des Roms", le député socialiste de Paris, Jean-Christophe Cambadélis, l'a encouragé à démissionner: "Bernard, tu es perdu pour la gauche. Mais sauve l'essentiel: l'image que tu te fais de toi-même: démissionne. De toutes façons Sarkozy va te virer", écrit ce membre de la direction du PS sur son blog.

Depuis un an, la position de Bernard Kouchner au sein du gouvernement est affaiblie. La presse et certains analystes ont observé une marginalisation croissante, en raison de l'emprise du conseiller diplomatique de Nicolas Sarkozy Jean-David Levitte et du secrétaire général de l'Elysée Claude Guéant sur des dossiers clé de la diplomatie, comme le Proche-Orient et l'Afrique.

L'ancien ambassadeur à Dakar, Jean-Christophe Rufin, l'avait accusé de s'accrocher à son poste et d'accepter ainsi que le Quai d'Orsay devienne "sinistré et "complètement marginalisé" par l'Elysée.

Bernard Kouchner a toujours nié être sur la touche, tout en reconnaissant qu'il n'avait pas une partie facile à jouer avec l'Elysée. Il a aussi rejeté lundi les critiques de ses anciens prédécesseurs Hubert Védrine et Alain Juppé qui avaient dénoncé l'affaiblissement des moyens du réseau diplomatique français.

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