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Le couac sur la candidature de François Rebsamen à la mairie de Dijon en trois actes

Le ministre du Travail a indiqué, jeudi, qu'il ne démissionnerait pas de son poste s'il était élu. Problème, il a été instantanément contredit par l'Elysée.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le ministre du Travail, François Rebsamen, à Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône), le 4 juillet 2015. (MAXPPP)

C'est ce qu'on appelle un couac, qui s'est créé en moins d'une heure. Le ministre du Travail, François Rebsamen, a annoncé, jeudi 30 juillet, son intention d'être candidat à la mairie de Dijon (Côte-d'Or) pour succéder à Alain Millot, mort lundi. Il a, dans la foulée, précisé qu'il ne démissionnerait pas du gouvernement s'il était élu, avant d'être immédiatement contredit par l'Elysée.

Francetv info revient sur ce couac en trois actes.

Acte 1 : François Rebsamen se porte candidat à Dijon

Tout commence à 15h06. Dans une dépêche de l'AFP, un membre du cabinet de François Rebsamen annonce que le ministre du Travail va se présenter à Dijon pour prendre la succession du maire Alain Millot, mort lundi des suites d'un cancer.

Le ministre n'a, pour cela, pas besoin de passer par des élections directes. Proche du président François Hollande, François Rebsamen avait, en effet, déjà été élu maire de Dijon en 2001, avant de laisser sa place à Alain Millot lors de son entrée au gouvernement en avril 2014. Il était alors redevenu simple conseiller municipal de la ville.

C'est à ce titre que François Rebsamen compte présenter sa candidature, le 10 août, lorsque le conseil municipal se réunira pour élire un successeur à Alain Millot et désigner un président de la communauté urbaine.

Acte 2 : il annonce ne pas avoir l'intention de quitter son ministère

15h30 : François Rebsamen prévient l'AFP qu'il ne compte pas quitter le gouvernement en cas d'élection. "Tant que le président ne m'aura pas demandé de cesser mes fonctions, je les assumerai", explique-t-il, ajoutant qu'il "remettra sa démission entre les mains du président et du Premier ministre, quand ses engagements ministériels seront terminés".

La déclaration surprend. Lors de son entrée au gouvernement, François Rebsamen a, en effet, signé une charte de déontologie qui impose, dans son article 4, aux ministres de "renoncer aux mandats exécutifs locaux qu’ils peuvent détenir"

Le ministre du Travail justifie cette décision par l'existence d'une "jurisprudence (Frédéric) Cuvillier", du nom de l'ex-secrétaire d'Etat aux Transports, qui avait cumulé son poste ministériel avec le mandat de maire de Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais) pendant cinq mois, du 30 mars au 25 août 2014.

 Acte 3 : l'Elysée et Matignon recadrent Rebsamen

15h46, nouvelle dépêche. L'Elysée annonce que François Rebsamen "serait remplacé" s'il était "élu maire de Dijon". "Il y a un principe : il n'est pas possible de cumuler une fonction ministérielle et un mandat exécutif local", précise la présidence de la République.

Une heure plus tard, Manuel Valls enfonce le clou. "Il y a des principes qui s'appliquent et François Rebsamen le sait parfaitement : on ne peut pas être chef d'un exécutif (...) et en même temps membre du gouvernement. Ce sont ces principes, comme le non-cumul des mandats d'une manière générale, qui sont une exigence des citoyens", a déclaré le Premier ministre, en marge d'un déplacement en Picardie.

Une mise au point qui n'a pas empêché l'opposition de railler le ministre. Sur Twitter, les députés des Républicains Luc Chatel et Gérard Cherpion ont critiqué la volonté de François Rebsamen de garder son poste, alors que la courbe du chômage ne s'est toujours pas inversée

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