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Le mouvement contre la vie chère entamé le 27 septembre s'amplifie. La ministre de l'Outre-mer appelle à l'apaisement.

A Mayotte, depuis la fin septembre, les habitants ont déclaré la guerre à la vie chère, en lançant une grève illimitée. De nouveaux affrontements entre manifestants et gendarmes ont eu lieu aujourd'hui.
Article rédigé par France2.fr avec agences
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La ministre de l'Outre-mer a "appelé à la responsabilité de tous pour que le climat s'apaise". (Photo 16 juin 2011) (LIONEL BONAVENTURE / AFP)

A Mayotte, depuis la fin septembre, les habitants ont déclaré la guerre à la vie chère, en lançant une grève illimitée. De nouveaux affrontements entre manifestants et gendarmes ont eu lieu aujourd'hui.

Sur l'île de Mayotte, les barrages se sont multipliés jusqu'à s'étendre, mercredi à la plus petite des îles mahoraises, Petite Terre. Enjeu des négociations, qui ont repris aujourd'hui : le coût de la vie. Au dixième jour du mouvement de protestation, de nouveaux affrontements ont éclaté sans toutefois faire de blessés.

En vacances scolaires, quelque 200 jeunes, certains âgés de moins de 10 ans, ont attaqué vers 08 heures un convoi de gendarmes mobiles à Passamainty (île de Grande Terre) sur la voie allant vers Mamoudzou. Utilisant des cailloux et des barres de fer, ils ont été repoussés à coup de grenades lacrymogènes. D'autres affrontements ont été signalés à Kaweni, dans la zone industrielle de Mamoudzou, où se trouve le plus grand bidonville de Mayotte. Des jeunes ont provoqué les gendarmes mobiles qui ont utilisé des grenades lacrymogènes pour disperser les protestataires refugiés dans le dédale du village de tôle, accroché au flanc d'une colline. Ce bidonville est habité par une population pauvre, principalement des clandestins venus des îles voisines des Comores, formant des familles nombreuses, et vivant dans des conditions insalubres, sans ressources.

Les ailes de poulet, plat quasi quotidien, sont devenus un enjeu majeur. 10 kg de ces ailes coûtent 26,90 euros, tandis que le salaire moyen est inférieur à 1000 euros. Les syndicats demandent aussi des baisses du prix du gaz (31 euros la bouteille de 13 kg), de la farine, des sardines, du riz. Dans l'ensemble du département, beaucoup de salariés ont été mis en chômage technique, leurs entreprises ne voulant pas ouvrir par solidarité ou par peur de représailles.

Mercredi, en fin de journée, Marie-Luce Penchard, ministre de l'Outre-mer, a "appelé à la responsabilité de tous pour que le climat s'apaise", dans un message diffusé à la télévision, assurant que "comme prévu", le RSA serait bien mis en place dans l'archipel le 1er janvier 2012. En métropole, la crise mahoraise s'est immiscée dans les débats, en pleine campagne de primaire socialiste. François Hollande, candidat favori des sondages, a demandé au gouvernement à "sortir de son mutisme" face à "l'amplification" de cette crise sociale et à ouvrir "sans délai de réelles négociations". "Les démonstrations de force policière ne peuvent constituer sa seule réponse", a-t-il affirmé.

L'UMP a répliqué par la voix de Dominique Perben, son conseiller politique chargé de l'outre-mer, qui a appelé M. Hollande à "ne pas mélanger les enjeux de sa campagne pour les primaires socialistes avec le règlement d'un conflit social Outre-mer".

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