Le parquet a requis mardi 5 ans de prison et 45.000 euros d'amende à l'encontre du convoyeur de fonds Toni Musulin
L'accusé est apparu en colère, à l'ouverture de son procès en appel mardi à Lyon : "C'est quoi ce bordel?", a-t-il lancé en voyant les caméras guettant son arrivée dans le box des accusés. Il a alors fait demi-tour et donné un violent coup de pied dans la porte.
Il est jugé pour le vol de plus de 11 millions d'euros dans son fourgon, fin 2009.
Vêtu d'un blouson de toile grise, portant un collier de barbe poivre et sel et un catogan, il est cependant revenu s'asseoir peu après sur le banc des accusés, et le procès du convoyeur le plus célèbre de France a pu débuter peu après 09H.
Condamné à 3 ans de prison ferme, contre 5 ans réclamé par le parquet
Le 12 mai, Toni Musulin avait été condamné à trois ans de prison ferme par le tribunal correctionnel de Lyon pour ce "vol simple", sans arme ni violence, ainsi que pour "tentative d'escroquerie" à l'assurance dans une autre affaire. Mais le parquet, qui avait requis la peine maximale de cinq ans ferme à l'encontre de cet homme de 39 ans, avait fait appel, réclamant "davantage de sévérité".
Au premier procès, très médiatisé, Musulin avait expliqué avoir "dérapé", excédé par ses conditions de travail dans la société suédoise Loomis qui l'employait depuis 10 ans.
2,5 millions manquent toujours
Mais il avait surtout assuré ignorer où étaient passés les 2,5 millions manquants, affirmant qu'il n'avait pas pu tout emporter ou laissant entendre que d'autres avaient pu se servir. Notamment dans le box loué par ses soins, où la police a découvert l'essentiel du butin, deux jours après le vol. Le propriétaire du box a été cité comme témoin mardi par la défense.
Le 5 novembre 2009, Musulin avait faussé compagnie à ses deux collègues au volant de son fourgon blindé, avec plus de 11,6 millions d'euros à bord. La police retrouvait l'essentiel du butin, 9,1 millions d'euros, au fond d'un box loué par le convoyeur sous une fausse identité.
Le 16 novembre 2009, après onze jours de cavale notamment en Italie, Musulin se résignait à se rendre à la police monégasque, demandant à être remis aux autorités françaises. Mis en examen et écroué depuis le 18 novembre, il est placé à l'isolement à la maison d'arrêt de Lyon-Corbas, où en "détenu modèle" il "apprend l'anglais" et "fait du sport".
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