Le patron du groupe révèle dimanche qu'un audit interne évalue à 50.000 euros le coût des parties fines depuis 2009.
Dans le Journal du dimanche, Pierre Berger révèle que l"audit fait état de 50.000 euros de « dépenses indues » imputées au groupe pour des « parties fines et des voyages ». Il affirme également que les initiales DSK apparaissent sur certaines factures.
« C'est une affaire David Roquet, pas une affaire Eiffage », insiste le patron du groupe de BTP dans un entretien au JDD. « J'ai pris plusieurs décisions. D'abord celle de mettre à pied David Roquet et d'engager sa procédure de licenciement. Puis j'ai demandé un audit interne dont j'ai eu les résultats en fin de semaine », ajoute-t-il.
Dans cette affaire dite du Carlton de Lille, David Roquet, directeur d'une des filiales du groupe dans le Nord-Pas-de-Calais, a été mis en examen pour proxénétisme aggravé en bande organisée et écroué. Il a été mis à pied par Eiffage, qui a porté plainte avec constitution de partie civile pour abus de biens sociaux.
L"audit évoqué par le patron d"Eiffage met en évidence onze "parties fines", payées par David Roquet, ainsi que des voyages pour un montant total d'"environ 50.000 euros depuis 2009".Le PDG d'Eiffage indique également que certaines de ces factures comportaient la mention "DSK", pour l'ancien patron du FMI Dominique Strauss-Kahn, dont le nom a déjà été cité dans ce dossier. "C'est la raison pour laquelle il y a eu défaillance dans le contrôle de ses notes de frais et de ses dépenses", souligne M. Berger, indiquant qu'Eiffage applique "le principe de la double signature pour engager les paiements. Les cosignataires qui ont visé ces dépenses litigieuses seront naturellement sanctionnés", annonce-t-il.
« Rompre avec les pratiques du passé »
Eiffage indique avoir décidé de confier tous ces éléments à la justice dans un "souci de transparence" et "pour rompre avec des pratiques du passé". Pierre Berger confirme également avoir "mis à pied le supérieur de David Roquet", sans donner son nom, et souligne que le groupe "prendra les sanctions appropriées contre les collaborateurs impliqués, quel que soit leur rang".
Selon Pierre Berger, "Eiffage est victime du réseau que David Roquet entretenait avec l'argent de l'entreprise. Eiffage n'a aucune vocation à payer des prostituées!", ajoute-il. Le 28 octobre dernier, David Roquet, avait accusé Eiffage d'être au courant des "parties fines" et d'en avoir financé certaines, selon son avocat Me Eric Dupond-Moretti. La direction du groupe avait dénoncé des "accusations sans fondement". Au total, huit personnes ont été mises en examen dans cette affaire.
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