Le Premier ministre a à nouveau jugé la réforme des retraites "nécessaire et raisonnable" en réponse aux grévistes
"Non, avec le président de la République nous ne retirerons pas ce projet de réforme parce qu'il est nécessaire et raisonnable", a-t-il déclaré au lendemain d'une nouvelle journée de mobilisation, refusant de revenir sur le report de l'âge légal de 60 à 62 ans, lors des Journées parlementaires UMP vendredi à Biarritz.
"Il faut répondre calmement à la rue parce que gouverner c'est écouter chacun, gouverner c'est respecter chacun, mais gouverner la France c'est aussi parfois savoir dire non", a ajouté le Premier ministre.
"Nous ne renoncerons pas à l'augmentation de la durée d'activité, parce que si par malheur nous le faisions, alors nos régimes de retraites s'écrouleraient sous le poids des déficits", a aussi dit le chef du gouvernement sous les applaudissements. "Non, nous ne pouvons pas accorder à la somme de toutes les revendications le crédit d'incarner un projet alternatif"', a insisté François Fillon.
"Dans ce non ferme et tranquille il n'y a aucun orgueil car je refuse de considérer les manifestants comme des adversaires. Il n'y a aucun mépris car aucun Français n'est coupable d'avoir des convictions", a-t-il affirmé. "Mais je le dis posément, nous conduirons cette réforme jusqu'à son terme car si nous tenons à notre héritage social, si nous tenons à garantir le niveau de nos pensions, alors il n'y a qu'une seule façon sérieuse et responsable d'agir: il faut élever l'âge légal de la retraite", a encore déclaré François Fillon.
La réforme des retraites sera "votée et appliquée", a renchéri le ministre du Travail Eric Woerth, jugeant que la poursuite des manifestations était "dans la tradition française".
Plus nuancé, le chef de file des sénateurs UMP Gérard Longuet a évoqué la possibilité d'"améliorer" la réforme des retraites, mais "dans le cadre de l'équilibre global", en restant prudent sur la question de l'âge de départ à taux plein pour les femmes, qui fait débat. La réforme des retraites arrivera au Sénat à partir du 5 octobre après son adoption à l'Assemblée.
La réponse de Thibault à Fillon
Au "non ferme et tranquille" du chef du gouvernement, le secrétaire général de la CGT a opposé un "non ferme et résolu", vendredi sur France 2, alors qu'il était interrogé en direct du siège de la CGT à Montreuil.
"Je dis très directement au Premier ministre, qui nous dit un non ferme et tranquille, c'est aussi un non ferme et résolu de la part des manifestants et des organisations syndicales", a-t-il lancé, avertissant sur le fait que la "négation de ce qui s'est passé hier (les grèves et manifestations de jeudi, ndlr), va lui revenir comme un boomerang".
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