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Le procureur de Nanterre entend enquêter sur l'embauche de l'épouse du ministre du Travail par Mme Bettencourt

En 2007, Mme Woerth était engagée par la société qui gère la fortune de Liliane Bettencourt, l'héritière de L'Oréal.Selon Le Monde, le procureur Philippe Courroye a fait savoir à sa hiérarchie qu'il entendait enquêter sur les conditions de cette embauche, dans un rapport relatif aux enregistrements clandestins réalisés en 2009 chez Mme Bettencourt
Article rédigé par France2.fr avec Reuters
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Le couple Woerth en mars 2010 arrivant à l'Elysée pour un dîner officiel (AFP - Eric Ferferberg)

En 2007, Mme Woerth était engagée par la société qui gère la fortune de Liliane Bettencourt, l'héritière de L'Oréal.

Selon Le Monde, le procureur Philippe Courroye a fait savoir à sa hiérarchie qu'il entendait enquêter sur les conditions de cette embauche, dans un rapport relatif aux enregistrements clandestins réalisés en 2009 chez Mme Bettencourt

L'enquête sur Florence Woerth est envisagée dans le cadre plus général d'une poursuite pour "blanchiment de fraude fiscale" que souhaite Philippe Courroye à propos de manoeuvres prêtées au gestionnaire de fortune de Liliane Bettencourt.

La ministre de la Justice, Michèle Alliot-Marie, a annoncé qu'elle ne s'y opposerait pas. Florence Woerth a été embauchée fin 2007 chez Clymène, société gérant la fortune de Liliane Bettencourt, dirigée par Patrice de Maistre. Ce dernier a reçu, début 2008, la Légion d'honneur des mains d'Eric Woerth. Alors qu'il disposait d'éléments du parquet laissant deviner une évasion fiscale de Liliane Bettencourt début 2009, Eric Woerth n'a engagé aucune procédure contre la milliardaire.

Dans un des enregistrements clandestins de ses conversations, Patrice de Maistre déclare le 23 avril 2010 à Liliane Bettencourt, à propos de l'embauche de Florence Woerth: "J'avoue que quand je l'ai fait, son mari était ministre. Il m'a demandé de le faire. Je l'ai fait pour lui faire plaisir".

Florence Woerth a quitté la société Clymène après le début de l'affaire, mi-juin. Un banquier suisse anonyme a dit dans la presse qu'elle avait ses habitudes à Genève où Liliane Bettencourt détenait des comptes bancaires cachés au fisc français et recelant plusieurs dizaines de millions d'euros.

Son avocat a dit qu'elle n'y était allée que deux fois. Florence Woerth a reconnu dans la presse avoir "sous-estimé le confit d'intérêt" à propos de son emploi chez Clymène.

L'ex-comptable de Liliane Bettencourt de nouveau entendue par la police
Claire T., placée brièvement en garde à vue le 18 juin dans le cadre de l'enquête préliminaire sur les écoutes clandestines, devait être de nouveau entendue lundi par la police, a-t-on appris de son avocat, confirmant une information du Parisien.

"Ma cliente est de nouveau convoquée aujourd'hui (lundi)", a indiqué à l'AFP Me Antoine Gillot. Selon l'avocat, l'audition se déroulera au siège de la Brigade de répression de la délinquance économique (BRDP) et devrait porter sur les accusations de vols de documents reprochés par la milliardaire à l'ex-comptable.

"Cette accusation de vol est totalement bidon", a souligné Me Gillot. "Je trouve qu'il y a un acharnement à l'encontre de ma cliente, j'en ai plus qu'assez", a-t-il ajouté.

Dans sa plainte déposée auprès du parquet de Nanterre, le 18 juin dernier, l'avocat de Liliane Bettencourt, Me Georges Kiejman, avait évoqué la disparition de documents comptables, visant l'ancienne employée de la milliardaire.

"Ces accusations sont fausses : la totalité des documents comptables a été rendue. Mme Bettencourt le sait parfaitement, car elle a consigné la liste des documents qui lui ont été restitués", avait assuré le 22 juin Me Gillot, sans exclure "de porter plainte pour dénonciation calomnieuse" contre Me Kiejman.

Après avoir travaillé pendant douze ans au service de l'héritière et actionnaire principale de L'Oréal, Claire T. a démissionné de son poste de comptable à l'automne 2008.

Son époux, informaticien, a également été placé en garde à vue, le 18 juin, dans le cadre de l'enquête sur les enregistrements pirates. Il est soupçonné d'avoir copié sur des CD-Roms les enregistrements pirates réalisés entre mai 2009 et mai 2010 par l'ancien maître d'hôtel de l'héritière de L'Oréal.

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