Le trafic doit revenir à la normale dans les airs jeudi, après la fin de la grève des aiguilleurs du ciel
Le préavis de grève, qui courait depuis mardi soir, se termine à l'issue des services de nuit, aux alentours de 6H00 jeudi.
Alors que la grève a entraîné mercredi de fortes perturbations, les rotations des avions devraient rapidement reprendre leur cours habituel.
A Orly, un vol sur deux a été annulé, et à Roissy, un sur dix. Les autres grosses plates-formes les plus touchées ont été celles de Toulouse, Beauvais, Marseille, Nice, Lyon et Bordeaux, avec un cinquième à un tiers d'annulations. Les vols dans les aéroports de Metz, Dinard, Pau, La Rochelle et encore Biarritz ont été annulés parfois en totalité.
Ces perturbations n'ont pas entraîné de pagaille monstre, les compagnies ayant pour la plupart informé les voyageurs à partir de mardi.
Selon la Direction générale de l'aviation civile (DGAC), les grévistes étaient 30% chez les contrôleurs et 10% parmi l'ensemble du personnel. La mobilisation chez les contrôleurs a été du même niveau que lors des précédentes grèves en janvier et février.
Ces trois mouvements ont été dirigés contre un projet du gouvernement de fusion du contrôle aérien français avec celui de cinq pays voisins, dans le cadre d'un ciel unique européen. Si l'intersyndicale rejette une fusion, elle accepterait une coopération, afin d'éviter tout risque de "démantèlement" de la DGAC et d'une baisse du niveau de sécurité. L'intersyndicale promet en outre une nouvelle grève en septembre "si le gouvernement ne bouge pas".
Des craintes à l'origine de la grève
L'intersyndicale CGT-CGC-FO-Unsa/Iessa-Unsa/Icna qui a appelé à la grève de mardi soir à jeudi matin redoute un "démantèlement de la DGAC" (12.000 agents, dont 4000 aiguilleurs du ciel). Et ceci bien que le gouvernement ait garanti, en février, un "maintien" des statuts des personnels de la DGAC et la "pérennité" de l'organisme. Elle craint en particulier "une externalisation" de toutes les autres fonctions que le contrôle aérien.
L'UE veut fusionner les systèmes nationaux de contrôle aérien pour les rationaliser et les rendre plus efficaces d'autant que le trafic pourrait augmenter de 50% dans les 15 prochaines années. La France doit se regrouper avec l'Allemagne, la Suisse, la Belgique, les Pays-Bas et le Luxembourg pour former le "Fabec", le bloc d'Europe centrale. Une partie des fonctionnaires de la DGAC pourrait ainsi passer sous statut européen.
Majoritaire chez les 4.400 aiguilleurs du ciel, le SNCTA (53% des voix) n'a pas appelé à la grève, et son porte-parole, Stéphane Durand, a présenté par avance ses "excuses" aux voyageurs. "Je comprends les passagers qui râleront".
Les voyageurs peuvent-ils être remboursés de leur vol ?
Oui, affirment les professionnels du voyage. Si le vol est annulé, les passagers d'Air France ou d'Easyjet peuvent être remboursés du prix du billet.
Chez Air France, ils peuvent aussi opter pour un avoir, valable un an et sans pénalité. Les clients peuvent aussi se décider pour le report sur un autre vol. "Le réacheminement sera proposé à tous nos clients", selon Air France. "On essaiera aussi avec d'autres compagnies aériennes, voire même avec le train", d'après la porte-parole. "On va étaler, mais ce n'est pas évident, le départ peut être retardé de plusieurs jours", indique Easyjet.
"Les compagnies vont privilégier le réacheminement, ensuite elles rembourseront, même si le billet n'est pas remboursable", abonde Jean-Pierre Mas, président de la commission air du Syndicat national des agences de voyage (Snav). Les frais d'hébergement sont-ils pris en charge?
Si les passagers d'un vol annulé sont bloqués une nuit en attendant un autre vol, ils peuvent être pris en charge dans un hôtel. C'est du moins ce que promettent Air France et Easyjet, évoquant un "geste commercial". "C'est la politique de la compagnie dans ces cas-là", affirme une porte-parole d'Easyjet.
Mais, devant le comptoir de la compagnie à Orly-Sud, certains passagers bloqués affirmaient que rien n'était prévu. "On ne nous fournit pas de nourriture, on nous propose pas de nuit d'hôtel, mais seulement de reprogrammer notre vol pour le 26 juillet", a raconté à l'AFP Katarina Kanalova, une touriste slovaque de 27 ans, qui devait s'envoler dans la soirée pour Budapest. "On ne proposait même pas d'eau à mes amis qui ont des enfants", a indiqué un touriste italien, Simone Battaglia, 30 ans, qui devait rentrer à Naples et à qui la compagnie proposait "un vol demain pour Milan".
Concernant les agences de voyages, elles prennent en charge les frais pour les passagers en transit, mais ne rembourseront pas l'hôtel, si un voyageur de province par exemple s'est rendu par ses propres moyens à Roissy ou Orly. En revanche, aucune compensation n'est a priori prévue pour les éventuelles nuitées perdues sur le lieu de séjour.
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