Législatives : la gauche en tête, la droite en difficulté, le FN en force
Selon plusieurs sondages, les résultats s’annoncent toutefois serrés entre le PS et l’UMP. Le FN, lui, devrait profiter des difficultés de la droite.
Certains parlent d’un "troisième tour". Dès le soir de la victoire de François Hollande à l’élection présidentielle, dimanche 6 mai, tous les regards étaient déjà tournés vers les législatives. Plusieurs sondages réalisés le jour du second tour donnent la gauche gagnante pour les scrutins des 10 et 17 juin. Mais ils prédisent également un PS au coude-à-coude avec l’UMP, un FN en position d’arbitre et une droite en grande difficulté. FTVI fait le point sur les premières tendances.
• La gauche remporterait 45% des suffrages
C’est une coutume. Sous la Ve République, le président élu a toujours gagné les législatives dans la foulée, confortant sa majorité. La gauche remporterait donc largement ces élections, selon plusieurs sondages publiés dimanche soir. Dans une enquête Ifop pour Europe 1, Paris Match et Public Sénat, le Parti socialiste, le Front de gauche et Europe Ecologie-Les Verts réunis obtiendraient 44% des voix. Selon un sondage CSA pour BFM TV, RMC et 20 Minutes, la gauche totaliserait 45% des voix. Un niveau équivalent à celui de 1997, mais inférieur de 10 points à celui de 1981.
• Le PS au coude-à-coude avec l’UMP, autour de 30%
La gauche est donnée gagnante, mais le match entre le Parti socialiste et l’UMP s'annonce serré. Selon les sondages Ifop-Fiducial et CSA, 31% des Français ont l'intention de voter le 10 juin pour un candidat socialiste ou PRG contre 30% pour un candidat de l'UMP. L’enquête Harris Interactive-Viadeo pour M6 place même l'UMP en tête, avec 32% des intentions de vote, contre 26% pour un candidat du PS.
Dans ce contexte, les dirigeants de l'UMP lancent des appels à l'unité pour affronter cette échéance et éviter une déroute. Leur argument : ce ne serait "pas bien de donner tous les pouvoirs à la gauche". Dans l'hypothèse probable d'une victoire aux législatives, le Parti socialiste contrôlerait à la fois la présidence de la République, le gouvernement, l'Assemblée nationale, le Sénat, qui a basculé à gauche en 2011, la quasi-totalité des régions et la majorité des départements et des grandes villes.
• Le FN en troisième position, comme au premier tour
Dans tous les cas de figure, le Front national arrive en troisième position : 18% des intentions de vote selon l'Ifop, 17% pour BVA et Harris, 15% pour CSA.
"Ça veut dire des triangulaires et des difficultés pour la droite mais pas nécessairement des élus pour le FN", pronostique Frédéric Dabi, directeur général adjoint de l'Ifop, l’abstention étant notamment beaucoup plus forte aux législatives. Marine Le Pen mise toutefois beaucoup sur ce "3e tour" pour faire entrer des élus à l'Assemblée nationale - où le FN est absent depuis 1998.
Lors du 1er tour de la présidentielle, la candidate est arrivée en tête ou en deuxième position dans 116 circonscriptions et a dépassé la barre des 25% dans 59 d'entre elles. En 1997, en se maintenant dans de nombreuses circonscriptions, le parti d'extrême droite avait contribué à la déroute de la droite.
• Le Front de gauche crédité de 7 à 10,5% des voix
Le rapport de force des extrêmes est équivalent à celui du premier tour de la présidentielle. Le Front de gauche recueillerait 10,5% des voix pour BVA, 10% pour CSA, 8% pour l'Ifop, 7% pour Harris. Au premier tour, son candidat Jean-Luc Mélenchon avait obtenu 11,10% des suffrages, loin derrière Marine Le Pen (17,90%).
L’extrême gauche devrait malgré tout peser sur le scrutin. "Il y aura une droite revancharde et à gauche, un Jean-Luc Mélenchon en embuscade", commente Stéphane Zumsteeg, de l'institut de sondage Ipsos. Selon lui, "François Hollande va être confronté à une opposition de droite mais aussi à une partie de la gauche qui sera extrêmement virulente."
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