Lejaby : Xavier Bertrand cherche à rassurer les salariés
L'entreprise de lingerie française va être reprise par Alain Prost, qui ne conservera que 195 salariés sur les 450. Xavier Bertrand a affirmé jeudi matin que les salariés continueraient à percevoir leur salaire pendant un an.
Les salariés du fabricant de lingerie Lejaby, dont la dernière usine en France va être fermée, bénéficieront d'un "contrat de sécurisation professionnelle (...) qui va leur garantir pendant un an d'avoir 98 % de leur salaire", a annoncé Xavier Bertrand jeudi 19 janvier sur France Info. Le ministre du Travail s'est réjoui que le tribunal de commerce de Lyon ait désigné un repreneur pour l'entreprise.
Quelque 255 salariés sont concernés par la fermeture d'une des usines de la marque, reprise par l'ex-PDG du groupe italien La Perla, Alain Prost. Ce dernier s'est d'ores et déjà engagé à verser 500 000 euros dans l'accompagnement social des salariés licenciés.
A Yssingeaux, la colère des salariés
Le tribunal de commerce de Lyon a choisi mercredi, et avec une journée de retard, Alain Prost et ses associés comme repreneurs. Seuls 195 des 450 salariés conserveront leur emploi. Les autres, désignés selon des critères d'ordre (âge, ancienneté, charges de famille...), vont être licenciés.
Alain Prost (qui n'a rien à voir avec le pilote de Formule 1) entend reprendre les salariés au siège de Rillieux-la-Pape (Rhône), où une petite équipe de production de 20 personnes sera créée pour une ligne haut-de-gamme. Mais le repreneur a prévenu de la fermeture du dernier atelier de production français à Yssingeaux (Haute-Loire), qui compte 93 salariés, dont 90 femmes.
Ces dernières avaient annoncé qu'elles occuperaient l'usine mercredi soir, et certaines ont prévu de faire une grève de la faim, pour protester contre la délocalisation de la production. Elles ont accueilli la décision du tribunal avec colère et émotion.
Le repreneur veut renouer avec la "créativité"
Alain Prost promet d’investir 7 millions d’euros dans l'entreprise. Il s'est allié au sous-traitant de Lejaby en Tunisie, où il va finir de de délocaliser la fabrication. Son objectif, inciter Lejaby à renouer avec la "créativité" qui a fait son succès et à "redevenir pionnière dans l'innovation".
La reprise par Alain Prost représentait le pire des choix pour les salariés du site d'Yssingeaux, qui l'ont hué lors de son arrivée au tribunal, mardi 17 janvier.
Priorité de réembauche pour les salariés d'Yssingeaux
Alain Prost a promis de verser 500 000 euros pour l'accompagnement social des salariés laissés sur le carreau, et de donner une priorité de réembauche à Rillieux aux employés d'Yssingeaux.
L'autre offre en lice, celle de la PME Canat, située à Millau (Aveyron), prévoyait de conserver 170 salariés, dont 53 à l'usine d'Yssingeaux. "Il n'y avait pas de bonne solution" pour Lejaby, en liquidation depuis le 22 décembre, mais le choix d'Alain Prost est synonyme de "l'abandon de la production en France", a réagi Janine Caillot, secrétaire CGT du comité central d'entreprise. Une assemblée générale est prévue jeudi matin à Yssingeaux ainsi qu'à Rillieux.
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