Les 16-25 ans reçus dans les Missions locales présentent un risque de suicide 4 fois plus élevé que les jeunes actifs
C'est ce que révèle une étude sur le site des Missions locales chargées d'aider les jeunes déscolarisés dans leur insertion.
Elle paraît au moment où le gouvernement parle, au nom des économies budgétaires, de "réduire la participation" de l'Etat aux Missions locales.
26% des jeunes des Missions locales sont en souffrance psychique, 7% ont un état dépressif avéré, 16% de la population enquêtée a déjà tenté de se suicider, et ce taux monte à plus de 24% (plus d'un sur cinq) parmi les sans diplôme, selon l'étude.
Ces jeunes cumulent les difficultés: familiales, financières, de logement... et ont des conduites addictives : tabac, psychotropes, cannabis, autres drogues.
Ils souffrent également d'un environnement familial plus instable: près de la moitié (45%) a vécu au moins un événement familial douloureux (séparation des parents, rupture avec les deux parents ou maladie grave d'un des parents).
Les jeunes en insertion ou au chômage confient aussi avoir subi davantage de violences, notamment sexuelles, et 22% vivent un sentiment de discrimination pour leur origine, leur apparence physique, leurs convictions religieuses, etc.
"L'incertitude face à l'avenir" mais aussi "l'absence de statut social - être ni actif ni étudiant mais en insertion" caractérisent également ces jeunes et contribuent à leur "fragilité psychologique", expliquent les auteures du rapport.
En 2008, date de l'étude, plus de 1,2 million de jeunes, issus de quartiers sensibles mais aussi de milieu rural, ont été accueillis dans les Missions locales dont l'Etat assure jusqu'à présent 40% du budget, au côté des collectivités locales.
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