Les dirigeants de l'UMP n'ont pu dissimuler jeudi leurs rivalités lors de l'ouverture des journées parlementaires
Ces rivalités sont aiguisées par la perspective du remaniement du gouvernement et d'une refonte de la direction de l'UMP désormais plutôt annoncée pour début novembre.
Mais, officiellement, le mot d'ordre est "tous unis derrière Nicolas Sarkozy", ou, selon Copé, rassemblement général pour l'élection présidentielle de 2012.
Cela n'a pas empêché le même Jean-François Copé, président du groupe UMP à l'Assemblée, de renouveler son "offre de service" à Nicolas Sarkozy pour prendre la tête du parti.
Jeudi, le secrétaire général de l'UMP, Xavier Bertrand, cible des critiques des proches du député-maire de Meaux, a eu bien du mal à dissimuler son agacement à son arrivée au Parc des expositions de Biarritz.
Prié de dire s'il se sentait en sursis, il a répondu sèchement : "Je ne suis pas sûr que je donne cette impression."
"Ce qui compte aujourd'hui (...) c'est d'être tous mobilisés derrière le président de la République", a-t-il, lui aussi, estimé. Non sans égratigner au passage Jean-François Copé.
"Il est à la tête du groupe majoritaire. Il avait dit qu'il souhaitait l'être pendant cinq années. Aujourd'hui il change de point de vue, c'est son droit. Est-ce que tout ça me passionne ? Certainement pas", a-t-il ainsi déclaré.
Les retrouvailles entre les deux hommes, qui ne cachent pas leur inimitié, ont été glaciales. Assis côte à côte au premier rang pour le premier débat du jour sur la politique de sécurité, visages crispés, ils se sont à peine parlé et regardé.
Comme une caméra de télévision les filmait, le secrétaire général de l'UMP s'est penché vers son rival pour lui glisser : "Ils vont encore dire qu'on regarde dans la même direction !"
L'"offre de service" de Jean-François Copé suscite des réactions contrastées des élus et dirigeants de l'UMP. Certains se montrent enthousiastes, d'autres beaucoup plus sceptiques.
"Il y a une offre de service de Jean-François Copé, qui a des qualités. Je le trouve prometteur. Mais il appartient au président de la République de fixer le calendrier. Il n'y a pas d'échéance immédiate", a déclaré jeudi matin Gérard Longuet, président du groupe UMP au Sénat.
La secrétaire d'Etat à la Famille Nadine Morano a estimé qu'il fallait "arrêter de penser à ce qui n'est pas la priorité des Français". Quant à la régionale de l'étape, la ministre de la Justice Michèle Alliot-Marie, elle a jugé "secondaires" les problèmes de personnes, compte tenu des problèmes des Français.
Quelque 170 des 315 députés de l'UMP et une soixantaine des 150 sénateurs du principal parti de la majorité sont venus dans la station balnéaire basque participer à ces rencontres que le Premier ministre François Fillon conclura vendredi.
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