Les expulsés de la barre Balzac, dans la cité des 4000 à La Courneuve, ont été évacués le 21 juillet de leur squatt
Environ 150 personnes qui s'étaient installées au pied de la barre Balzac après leur expulsion de cet immeuble le 8 juillet ont été évacuées par la police.
L'évacuation s'est déroulée "plutôt dans le calme", selon la préfecture. L'association Droit au logement (DAL) dénonce, elle, une expulsion "brutale" et des "violences policières".
Selon le DAL, ce sont ainsi 200 personnes, parmi lesquelles des personnes en situation irrégulière, qui se trouvaient au pied de l'immeuble connu pour être un lieu de trafic de drogue et qui devrait être détruit avant la fin de l'année.
126 personnes, "57 femmes accompagnées de 19 enfants, et 50 hommes", ont été interpellées et conduites dans plusieurs commissariats, a indiqué la préfecture. 25 femmes avec 11 enfants ont accepté des nuités d'hôtel et ont été libérées. La préfecture avait annoncé plus tôt avoir réservé 50 chambres triples pour une semaine. Les autres interpellés devaient être progressivement libérés dans la journée, à l'issue des procédures judiciaires comme des contrôles d'identité, selon la préfecture.
Le porte-parole du DAL Jean-Baptiste Eyraud également interpellé a été relâché en fin d'après-midi. Il avait été été placé en garde à vue au commissariat de La Courneuve puis à celui de Stains, a-t-il annoncé à l'AFP, dénonçant des "mesures d'intimidation de la préfecture" contre lui et le DAL.
L'association exige "l'ouverture de négociations au plus vite, avec les représentants des expulsés et les associations qui les soutiennent, afin que soit mis en oeuvre un processus de relogement et la régularisation de ceux et celles qui sont sans-papiers".
Le DAL et des expulsés se plaignent d'un nombre insuffisant de chambres proposées par la préfecture. Selon les autorités, d'autres personnes se sont ajoutées aux expulsés de la Barre Balzac. Tous se sont retrouvés dans la soirée mercredi au centre de la cité des 4.000, dans un rassemblement soutenu notamment par SOS Racisme et le Mrap. La préfecture leur a indiqué qu'une table ronde se tiendrait s'ils évacuaient les lieux, mais ils y étaient toujours vers 21H00.
Réactions après l'évacuation
Nathalie Perrin-Gilbert, Secrétaire nationale PS au Logement : "Le Parti socialiste demande que la préfecture de Seine-Saint-Denis fasse toute la lumière sur les conditions de ces interpellations et souhaite que des solutions pérennes d'hébergement soient immédiatement proposées à ces familles". Le PS avait demandé la libération immédiate de Jean-Baptiste Eyraud, le porte-parole du DAL. "Cette interpellation vise à faire de ce responsable associatif un délinquant alors que celui-ci ne fait que souligner les manquements coupables de l'Etat à la mise en oeuvre effective du droit au logement opposable".
Le NPA condamne une "évacuation brutale des sans logis à La Courneuve ": "Le pouvoir ne connaît qu'une seule réponse : la répression. Cette opération est le fait de Christian Lambert, préfet récemment nommé par Nicolas Sarkozy pour 'rétablir l'ordre dans le 93'. Ancien patron du Raid, le préfet Lambert souhaite visiblement appliquer ses méthodes de cow-boy dans la véritable guerre contre les pauvres qu'il a été chargé de mener et de mettre en scène. Le NPA dénonce la brutalité du gouvernement et de ses sbires qui, incapables de résoudre réellement les problèmes du logement, ont recours aux seules réponses qu'ils connaissent : la violence et la répression."
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