Les femmes jeunes et vivant seules, principales cibles d'agressions
Selon une enquête détaillée de l'Insee, les risques d'agressions augmentent également quand le milieu social est moins élevé.
SOCIETE - C'est une longue enquête dont les données ont été recueillies sur deux ans. Les femmes jeunes, vivant seules ou élevant seules leurs enfants, sont la cible privilégiée de la plupart des types d'agressions, souligne, jeudi 25 octobre, une étude publiée dans le dernier numéro d'Economie et statistiques de l'Insee.
Les femmes de milieu modeste subissent aussi plus fréquemment des agressions sexuelles ou des violences à l'intérieur du ménage, selon cette enquête basée sur des données recueillies entre 2007 et 2009 (document PDF). Les femmes diplômées sont davantage victimes d'agressions de faible gravité, comme les vols sans violence ou les injures.
En outre, le risque d'être victime d'un vol violent est près de quatre fois plus élevé que la moyenne pour une Parisienne, relève l'enquête, en soulignant qu'il est aussi plus élevé dans les centres des villes de plus de 100 000 habitants. Toutefois, les victimes des agressions non sexuelles (violences physiques, vols, injures et menaces) sont en règle générale plus souvent des hommes que des femmes. Ces vols s'accompagnent alors plus souvent de violence, car les hommes ont sans doute davantage tendance à se défendre, analyse l'étude.
10% des femmes violentées chez elles portent plainte
Par ailleurs, 1,2% des femmes interrogées ont déclaré avoir été la cible d'agressions sexuelles en dehors de chez elles (viols, tentatives de viol, attouchements). Elles sont aussi 0,6% à avoir été la cible de violences à caractère sexuel au sein du ménage au cours des deux années précédant l'enquête, soit trois fois plus que les hommes. Cette plus grande vulnérabilité se reflète dans un sentiment d'insécurité plus prégnant, selon l'étude : 13,8% des femmes se sentent souvent ou de temps en temps en insécurité, contre 7,8% des hommes.
L'enquête fait aussi état d'un nombre élevé de plaintes déposées pour les vols, mais très faible pour les violences conjugales ou sexuelles. Ainsi, seules 10,6% des femmes ayant reçu des coups au sein du ménage portent plainte et seulement 3,4% lorsqu'il s'agit d'un rapport sexuel forcé. Et même quand l'agresseur n'est pas un proche, la femme victime d'agression sexuelle a peur de se faire connaître comme telle, note l'enquête, relevant que le tabou autour de ce type d'agression reste important.
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