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Les trois jeunes hommes interpellés dans l'enquête sur les fuites au bac ont été mis en examen samedi et laissés libres

Le parquet se réserve le droit de faire appel de cette décision de mise en liberté prise par le juge d'instruction, a-t-il été précisé. Le parquet a cinq jours pour faire appel.Le principal suspect, lui, a été placé sous contrôle judiciaire. Mais un contrôle "extrêmement limité" a précisé son avocat Me Olivier Morice.
Article rédigé par France2.fr avec AFP
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Un exercice du bac mathématique de la filière scientifique a fuité la veille de l'épreuve, sur le site jeuxvideo.com (MARTIN BUREAU / AFP)

Le parquet se réserve le droit de faire appel de cette décision de mise en liberté prise par le juge d'instruction, a-t-il été précisé. Le parquet a cinq jours pour faire appel.

Le principal suspect, lui, a été placé sous contrôle judiciaire. Mais un contrôle "extrêmement limité" a précisé son avocat Me Olivier Morice.

Il considère d'ailleurs cette remise en liberté comme "un désavoeu pour le procureur de la République de Paris". Me Morice a également contesté tout caractère "concerté" de la fuite et plaidé "une blague potache".

Le principal suspect a été mis en examen pour fraudes aux examens, recel de violation de secret professionnel et recel d'abus de confiance.

Vendredi, à l'issue de leur garde à vue, une source proche de l'enquête avait elle aussi évoqué "une blague de potache qui (avait) mal tourné", et ajouté que les suspects "ne s'étaient pas rendu compte des conséquences" de cette fuite et apparaissent "un peu dépassés par les événements".

A la recherche de l'origine de la fuite
Deux sont des lycéens du Val-d'Oise et le troisième un étudiant en informatique. Celui-ci est soupçonné d'avoir mis en ligne le sujet de probabilités de l'épreuve de mathématiques du bac S. Parmi les deux premiers, l'un a reconnu avoir pris le sujet en photographie avant de l'envoyer par MMS au second.

Les enquêteurs s'attachent toujours à rechercher la "personne dépositaire de l'épreuve" à l'origine de la fuite et qui, selon le procureur général adjoint du parquet de Paris, Jean Quintard, "a commis la faute la plus grave".

Vendredi, on a appris qu'un quatrième jeune avait été placé en garde à vue dans le cadre de l'enquête sur les fuites sur un sujet de maths au bac. Il était alors soupçonné d'être "le cerveau" de la divulgation sur Internet d'une question du sujet de maths du bac S. Aucune information n'a été communiquée à son sujet samedi matin.

En parallèle à cette nouvelle interpellation, la police a relâché l'un des autres trois jeunes placés en garde à vue. Il s'agit de l'aîné des deux frères de 21 et 25 ans interpellés jeudi, qui travaillent ou étudient dans le secteur de l'informatique. Ils ont été entendus par la Brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP) chargée de l'enquête après une plainte du ministre de l'Education nationale. Sa remise en liberté pourrait s'avérer de courte durée, vu les demandes du parquet mentionnées samedi.

Selon le site Internet du Monde, , expliquant qu'il avait voulu "faire le buzz". La BRDP les aurait trouvés grâce à leur adresse IP (numéro d'identification d'un appareil branché à internet), donnée par la société de jeux vidéo qui avait diffusé sur internet les photos de l'épreuve du bac.

Plainte
Luc Chatel, ministre de l'Education, a déposé plainte pour "fraude aux examens", ainsi que "recel et abus de confiance". La fuite porte sur l'exercice de probabilités qui compte pour 4 points sur 20. Le ministre a décidé de l'exclure de la notation, ce qui a provoqué une vague de mécontentement parmi les candidats. Ils s'estiment pénalisés, dans la mesure où cette question était relativement facile par rapport au reste de l'épreuve.

Le Conseil d'Etat s'est déclaré "incompétent" pour examiner le recours déposé par un parent d'élève contre la décision du ministre de ne pas faire noter cet exercice.

Le gouvernement a toutefois demandé aux jurys du baccalauréat scientifique de porter une "attention particulière" aux candidats dont la moyenne générale est légèrement inférieure aux seuils décisifs.

Une délégation d'élèves et de parents devait porter vendredi au ministère de l'Education nationale une pétition qui aurait recueilli 15.000 signatures pour demander à Luc Chatel de revenir sur sa décision. Les signataires lui demandent de "reprendre la notation de (l')exercice ou bien d'accorder à l'ensemble des copies la note de 4". L'association des professeurs de mathématiques du public avait demandé l'annulation de l'épreuve.

La décision de maintenir l'épreuve « nous paraît susceptible d'entraîner une inégalité dans l'évaluation du baccalauréat scientifique », l'APMEP.

L'exercice de probabilités sur internet
L'exercice concerné a été divulgué sur le site internet jeuxvideos.com avant l'épreuve mardi. Un internaute avait posté une photo lundi 20 juin, veille de l'examen. Cette photo reprenait exactement « une partie de la page deux » de l'exercice de probabilité qui en compte six, a précisé Luc Chatel sur France 2. La photo aurait été prise lors de l'arrivée des énoncés dans un centre d'examens. La rumeur s'est diffusée très vite sur internet, relayée notamment par le site numerama.com.

Pour la session du Bac 2011, 654.548 candidats étaient inscrits en France, dont 628.708 candidats scolarisés et 25.840 candidats individuels. Ils sont 328.467 à passer le bac général, 154.379 le bac technologique et 171.702 le bac professionnel.

Pour le bac général, 17% des inscrits sont en série littéraire (L), 32% en série économique et sociale (ES) et 50 % en série scientifique (S). Pour la série S du bac général, quelque 165.000 candidats seraient donc potentiellement concernés.

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